Vases de Noces, aussi appelé The Pig Fucking Movie, est un film belge de 1974, réalisé par Thierry Zéno. Son histoire est pour le moins originale : un fermier (Dominique Garny) aime « tendrement » sa truie et de cette union étonnante vont naître trois porcelets. Relations zoophiles mises à part, notre fermier s’adonne à d’autres pratiques étranges impliquant bocaux et matières fécales. Le film se focalise entièrement sur le paysan, ce qui a fait dire à certains que notre homme pourrait être le dernier humain sur terre.
Ce film, hautement controversé, n’est donc pas dialogué. La musique gothico-religieuse lui confère un caractère encore plus dépravé et perturbant. Le rapport aux animaux est totalement redéfini et l’homme semble être mis au même niveau qu’eux. Le dégoût que pourraient provoquer certaines scènes (un dernier quart d’heure tout en finesse) est atténué par un magnifique noir et blanc. C’est d’ailleurs pour sa beauté singulière que ce film mérite d’être vu. Zéno repense totalement l’esthétique cinématographique et nous offre un point de vue symbolique et métaphorique sur le monde. Il y a une forme de pudeur dans la façon de filmer cet amour interdit. Car si le sujet du film est provocateur, sa réalisation ne souffre d’aucune gratuité.
En conclusion, Vases de Noces c’est un peu Pasolini qui rencontre John Waters. Thierry Zéno, auteur de plusieurs documentaires, fait partie de cette mouvance belge iconoclaste, caractérisée par l’éclatement et la transgression (mouvement dans lequel on retrouve notamment Chantal Akerman, Noël Godin ou encore Jean-Marie Buchet). Ce côté expérimental et excessif ne plaira pas à tout le monde – il suffit de lire les critiques sur imdb pour s’apercevoir que le film divise – mais si vous n’êtes pas un fervent défenseur du porc et que Salo vous réjouit, tentez l’expérience.