Bénéficiant d’un buzz assez conséquent suite à sa projection dans de nombreux festivals, All the boys love Mandy Lane (dont la sortie en salles, initialement prévue cet été, semble finalement avoir été abandonnée) s’avère in fine presque à la hauteur de sa réputation.
Rencontre improbable entre un slasher lambda et un film de Gus Van Sant, le film, excellemment réalisé et interprété, suit les traces de la susnommée Mandy Lane, jeune fille discrète et a priori sans histoire, mais dont le charme évanescent ne cesse de provoquer le trouble chez les garçons qui l’entourent. Trop belle, trop intelligente, trop mature pour son âge, Mandy est une splendide plante carnivore qui s’ignore, ce que vont découvrir à leurs dépens les crétins libidineux qui la convainquent de l’accompagner le temps d’un week-end à la campagne…
Passé une scène d’introduction fabuleuse, à la cruauté quasi-insoutenable, le film emprunte rapidement les chemins tous tracés du slasher de base, mais continue de séduire par son ambiance capiteuse, et lourde de sous-entendus. Le gros problème se situant, comme d’habitude dans ce genre de film, dans le climax final, qui fonce tête baissée dans le piège foireux du twist invraisemblable, amoindrissant d’autant la charge émotionnelle démentielle qui s’était mise en place tout au long du métrage. Dommage, car, à ce (gros) bémol près, on n’était pas loin de crier au chef d‘œuvre…