3 oeuvres immanquables dans la filmographie de Nagisa Oshima marquant l’entrée du cinéma japonais dans l’ère de la Nouvelle Vague. Triptyque social, La Trilogie de la jeunesse dénonce par sa brutalité psychologique et son formalisme singulier le dérèglement d’une société où la délinquance s’impose d’elle-même comme unique moyen d’expression offert à la jeunesse japonaise des années 60.
DVD 1 : UNE VILLE D’AMOUR ET D’ESPOIR
(1959 – N&B – 62 mn)
Depuis le décès de son père, Masao vit avec sa mère, cireuse de chaussures, et sa petite soeur handicapée. Il aide sa famille à survivre en vendant plusieurs fois les pigeons qu’il élève lui-même. Kyoko, l’une de ses clientes issue d’un milieu aisé, se prend d’amitié pour lui…
Premier long-métrage réalisé par Nagisa Oshima, Une ville d’amour et d’espoir étonne par sa noirceur et son pessimisme. S’écartant des productions conventionnelles des studios Shochiku, le cinéaste explore avec une humanité évidente la misère du Japon d’après-guerre et entre de plain-pied, un an avant son confrère Kijû Yoshida (Bon à rien), dans l’ère de la Nouvelle Vague japonaise.
DVD 2 : CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE
(1960 – Couleurs – 97 mn)
Makoto use de son charme pour se faire raccompagner chez elle par des quadragénaires lors de sorties nocturnes. Lorsqu’un soir, l’un d’entre eux tente de la ramener de force à son hôtel, l’arrivée de Kiyoshi, un étudiant délinquant, lui permet d’échapper au pire…
Sujet à de nombreuses controverses lors de sa sortie en salles, Contes cruels de la jeunesse permet à Nagisa Oshima d’aborder de front l’un des thèmes fondateurs de sa filmographie durant les années 60 : la jeunesse japonaise d’après-guerre, sur fond d’érotisme et de violence. Fulgurant et radical par ses choix de mise en scène, Contes cruels de la jeunesse s’impose comme le film clé du jeune cinéaste grâce à une utilisation magistrale du format large et de la couleur.
DVD 3 : L’ENTERREMENT DU SOLEIL
(1960 – Couleurs – 88 mn)
Aux portes d’Osaka, dans l’immense bidonville de Kamagasaki, règne depuis la fin de la guerre une misère incommensurable. Tatsu et Takeshi se font enrôler dans le gang de Shin, un parrain local, tandis qu’Hanako s’occupe des plus pauvres, en échange de leur sang…
Troisième film de Nagisa Oshima réalisé au sein des studios Shochiku, L’Enterrement du soleil pousse un peu plus loin encore la vision du cinéaste sur les bas-fonds des grandes villes et la misère qui en découle. Remettant constamment en cause les valeurs de la société japonaise, cette oeuvre ébranle de bout en bout par ses choix esthétiques et par l’implacable violence qui en découle.
Disponible chez Carlotta Films depuis le 18 juin 2008.