Documentaire de Pierre Carles et Martin, Avec Georges Bernier, dit Choron, Cavanna, Cabu, Siné, Nabe, Vuillemin, Wolinski, Val…
« Vous savez, j’espère, qui était Choron. Non ? Le professeur Choron était un type épatant et génial. C’est avec lui que Cavanna a créé le mensuel Hara-Kiri en 1960, puis L’Hebdo Hara-Kiri en 1969. C’est lui, Choron, qui a dégoté à la mort du général de Gaulle l’accroche de couverture la plus célèbre de la presse françouaise (« Bal tragique à Colombey : un mort »). […] L’importance de Choron a été énorme, primordiale, et ceux qui prétendent le contraire sont, au choix, des faux jetons ou des crétins.
Pierre Carles et Martin ont raison de leur donner longuement la parole. Leur petitesse, leur frilosité et leur rancoeur font, par contraste, ressortir la grandeur, l’insolence et le culot de Choron. Il ne dessinait pas, écrivait peu. Mais il était, comme le fait remarquer dans le film quelqu’un dont le nom m’échappe, « un chef d’orchestre » qui n’avait pas son pareil pour encourager son équipe à aller toujours plus loin dans le délire, la provoc, la dérision, l’ignorance du bon goût, de la morale, des prétendues limites.[…] Choron n’aimait ni les vieux emmerdeurs ni les jeunes pisse-froid. Mais Choron était d’une classe folle, d’une élégance extrême et d’une gentillesse confondante. Je le sais, je l’ai un peu connu. […] Pas étonnant que Cavanna soit à deux doigts d’éclater en sanglots en évoquant un mec comme ça. Mais est-ce uniquement la nostalgie qui lui met les larmes aux yeux, à Cavanna ? »
Jean-Pierre Bouyxou, Siné Hebdo n° 2 (extraits), 17.9.08.
Source : http://www.choronderniere.com
Pierre Carles aime bien le professeur Choron car , comme lui, il reste fidèle à sa ligne de conduite . Son portrait fait une place à la provocation du professeur mais il nous montre aussi un georges Bernier dans son village natal, humain , proche de ces vieux camarades de jeunesse, plein de sensibilité tout en oubliant pas de balancer une ou deux vacheries.Carles veut aussi montrer que les héritiers de Charlie hebdo renient le professeur , rejetent son héritage. A ce titre , philippe Val en prend pour son grade. Dans le reportage, il apparait hautain, méprisable pour ses semblables. Pour lui, l’héritage de Charlie, c’est Cavanna et pas Choron. Mais grâce à Val, Charlie n’existe plus…il amène de la rigueur, des prises de positions consensuelles, tout le contraire du joyeux bordel de l’époque cavanna Choron…Une des images fortes est d’ailleurs la présentation de leur film sur les caricatures de Mahomet au dernier festival de Cannes….inimaginable du temps de l’époque de Choron en CO….Ou alors conclut Pierre Carles , Choron aurait monter les marches mais à sa façon …la bite à l’air…