les tops de la confinade


Léo


FILMS

La terre du milieu de Juliette Guignard, docu d’une heure nez sur le sujet dans une famille de retournés à la terre, la mère, les gamins, la marge, le climat qui chauffe, et socialement. C’est beau comme du Clément Cogitore, c’est le monde tel qu’il est maintenant, ça hante longtemps.

Les oiseaux de passage de Ciro Guerra & Critsina Gallego, film d’empire du crime organisé à l’états-unienne dans une communauté d’Indiens du désert colombien. Kusturica a mangé Scarface + du réalisme magique.

Les oiseaux de passage

Sounds of Insects : Record of a Mummy de Peter Liechti, parce que 2020 c’est l’année de La Loupe et des films ultrabizarres déterrés par toutes sortes de Franck Beauvais de facebook. Illustration visuelle du journal intime d’un narrateur parti se cacher dans la forêt mourir de faim. Expérience de spectateur exaspérante=inoubliable.


BOUQUINS

Nuestra parte de noche de Mariana Enriquez, énorme roman d’horreur dans l’Argentine de la dictature avec entités démoniaques, sorciers capitalistes, charniers, traumas familiaux. Il y a du Alan Moore dedans & du Stephen King & des choses totalement enriquezienne. On espère une trad fr courant 2021 aux éditions du Sous-sol.

agrapha de luvan, plus beau livre paru à La Volte *ever*, immersion dans une communauté de femmes aux alentours de l’an mil : leurs liens, leurs vies, leur langue. Le bouquin, comme la grotte où résonnent les voix, est plus vaste qu’il n’y paraît. Le fond se dérobe. Une aventure de lecture, un unicum.

Un long voyage de Claire Duvivier, grand roman de fantasy en format court qui raconte une, deux, trois existences remarquables dans un vaste Empire aux prises avec son passé. C’est un peu Le Guin, un peu Yourcenar & un peu Gracq. Premier roman épatant.


LE BEST DES CONFINS

Zelda Breath of the Wild, meilleur jeu vidéo de tous les temps ? Tour d’horizon de ce que le médium a fait de mieux depuis 10 ans. Pas une idée nouvelle, mais quel incroyable combo.

Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, dans le genre vieille marmite. Découverte de cette rerelecture : l’humour des dialogues, le racisme croissant parallèlement à l’épique, la beauté sublime des deux-trois dernières pages.

Princess Bride de Rob Reiner, encore et encore et encore, jusqu’à satisfaction complète de toutes nos revendications.

Community saison 1 à 3, enchaînement hallucinant de tours de force d’écriture sur des dizaines d’épisodes. C’était bien de se marrer un peu. Il faut juste arrêter à temps (départ de Dan Harmon), à moins d’avoir très bon moral.

Jérôme

A défaut de trucs tops de 2020, je préfère me plonger dans le passé.

LIVRES

L’école emportée : j’en suis au tome 3 mais ce manga de Kazuo Umezu emporte (mdrrr) tout sur son passage. Une école primaire est projetée d’un seul coup dans un futur ravagé. Les enfants tentent de survivre mais les dangers sont aussi nombreux que graves. Le désert, les luttes de pouvoir, la folie des adultes, des monstres et des maladies. Chaque page contient son lot de paniques collectives, de morts brutales et d’actes d’une cruauté extrême. A la fois survival, conte fantastique et SF, on en ressort lessivé.

Sous la peau, roman de Michel Faber, adapté par Jonathan Glazer au cinéma sous le titre Under the skin. J’en parle ici : https://www.cinetrange.com/2020/12/sous-la-peau-faber-vs-glazer/

FILMS

Blasé par le ciné, je ne m’attendais pas à tomber sur quelques chef d’œuvres un peu anciens. Il n’est jamais trop tard pour faire de bonnes découvertes.

Lorenzo, de George Miller, réalisé en 1992. Ça parle d’un couple dont l’enfant est victime d’une maladie orpheline, qui le plonge peu à peu dans un état végétatif. Le film est assez choquant car il va loin dans la description des souffrances. Pourtant, il ne fait pas du tout dans le drame larmoyant (en voyant le sujet et l’affiche je m’attendais à un truc du style, c’est mal connaître Papy George). En ces temps de Covid, c’est aussi une excellente réflexion sur notre relation avec la médecine, la science, et nos croyances.

Walkabout, de Nicolas Roeg m’a complètement scotché. J’en parle là : https://www.cinetrange.com/2020/09/walkabout-de-nicolas-roeg/

Pour du plus récent : King of staten Island, c’est du Apatow donc toujours avec les mêmes gimmicks (des gros mots, du sexe, mais au final une morale bien polie) mais j’ai trouvé les personnages très touchants et authentiques.


A propos de Jérôme

toute-puissance mégalomaniaque, oeil de Sauron, assoiffé de pouvoir et d’argent, Jérôme est le father de big brother, unique et multiple à la fois, indivisible et multitude, doué d’ubiquité. Il contrôle Cinétrange, en manipulant l’âme des rédacteurs comme des marionnettes de chiffons. Passionné de guerre, il collectionne les fusils mitrailleurs. Le famas français occupe une place d’exception dans son coeur. C’est aussi un père aimant et un scientifique spécialisé dans les nouvelles technologies de l’information. Pour faire tout cela, il a huit doppel gangers, dont deux maléfiques. Il habite au centre du monde, c’est-à-dire près de Colmar.

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