La « presque intégrale » est enfin disponible en DVD chez Bach film complétant agréablement le précédent coffret de 5 films édité par l’obscur Weird Side Street.
Plongez corps et âmes, chers adeptes de curiosités insondables dans l’univers très très spécial de monsieur Ed Wood, considéré abusivement comme le plus mauvais cinéaste de l’histoire du cinéma. A mon humble avis, Bruno Mattei, l’immortel créateur de Virus cannibale et des Rats de Manhattan le surpasse haut la main dans la conception théorique du « non-film ». Cette réputation, attribuée souvent par des gens qui ne connaissent rien au Z et n’en n’ont pratiquement jamais vu, a quelque chose d’agaçant et d’insultant pour l’auteur de Plan 9 from out of space. En fait, si Tim Burton n’avait pas réalisé son magnifique bio-pic sur cet artiste singulier, le cinéphage lambda n’en aurait jamais entendu parlé. Et Ed Wood aurait sombré dans les oubliettes aux côtés d’autres spécialistes du nanar des années 50 tels que Edward Cahn, Tom Graeff ou Joseph Green (auteur du très fun Cerveau qui ne voulait pas mourir). Au sens noble du terme, Ed Wood n’est pas vraiment un bon cinéaste. Ses films fauchés, conçus avec deux bouts de péloches, des comédiens qui n’en sont pas, des stock-shots ahurissants et souvent des effets spéciaux plus que rudimentaires (une peluche en guise de monstre marin, des assiettes pour simuler des vaisseaux spatiaux). Il se dégage de ses films un charme certain, lié pour beaucoup à la sincérité et à la fougue quasi-inconsciente d’un auteur célèbre malgré lui.
Le coffret comprend ses réalisations, et deux films supplémentaires dont il est seulement crédité en tant que scénariste. On trouve aussi un DVD Bonus avec des interviews d’autre réalisateurs, des courts métrages, un petit document émouvant sur Bela Lugosi et un portrait d’Ed Wood par Stéphane Bourgoin. Ce dernier présente aussi la plupart de ses films sur chaque DVD.
Le marathon enfin achevé, je peux enfin revenir calmement sur chaque film en essayant de ne pas me mélanger les pinceaux, ou plutôt les bouts de pellicule.
DVD 1 : GLEN OR GLENDA
Premier long métrage d’Ed Wood, c’est sans doute le plus réussi et le plus personnel, presque intime. Quasi-autobiographique, cette réflexion hallucinante sur le statut de travesti au cœur de l’Amérique ultra-puritaine des années 50, narre le parcours existentiel d’un pauvre type torturé parce qu’il aime s’habiller en femme. Ce personnage, à la fois improbable et réaliste, est interprété par Ed Wood en personne (dissimulé sous un pseudo). Il s’est apparemment beaucoup investi pour le rôle en dépit de ses talents de comédien très limités. Dans la vie, Ed Wood était un grand consommateur de pull angora !!! Il faut le voir déguisé en femme, l’air gêné, s’arrêtant devant les vitrines des boutiques pour femmes, et mesurer ainsi l’étendue de ce projet atypique et absurde. Il faut être témoin de cette séquence d’émotion dans laquelle notre pauvre travesti avoue son «vice » (sic !!!) à sa future épouse. Evidemment, Glen or glenda est un truc informe, réalisé en dépit de tout bon sens. Ed wood utilise une succession de stock-shots hors-sujets, repris plusieurs fois pour illustrer deux événements différents (les archives d’une école primaire pour expliquer l’enfance du héros et le mal être de la société actuelle). C’est sans compter l’intervention burlesque d’un psy pour accentuer la touche documentaire. Et surtout, il y a cette voix-off permanente qui commente toutes les scènes sur un ton sentencieux, par un Bela Lugosi à côté de ses pompes. Bref, il s’agit là une oeuvre définitivement inclassable que l’on peut considérer comme l’un des premiers films « art et essai » Z de l’histoire du septième art. A sa manière, Glen or Glenda est un vrai trip expérimental.
(USA-1953) d’Ed Wood avec Edward D. Wood Jr, Bela Lugosi, Lyle Talbot, Timothy Farrell. Format : 4/3. Durée : 68 mn. Son : Mono. Noir et blanc
JAIL BAIT
La seule incursion d’Ed Wood au sein du film noir, ne marquera pas l’histoire du cinéma, ni celle des pires navets. Car Jail Bait est une série B fauchée, mais correctement réalisée. L’histoire est basique : le gangster Vic Brady entraîne le fils d’un chirurgien dans une série de braquages, qui va tourner à la tragédie avec la mort d’un vigile. Brady va faire chanter le père pour une opération chirurgicale afin de changer de visage.
On ne se refait pas chez le père Wood. Même dans un simple polar, il a besoin de glisser, non pas des éléments surnaturels mais un ressort scénaristique souvent utilisé dans le fantastique. Changer d’identité et d’apparence par les moyens de la science ! C’est aussi le canevas d’un des grands classiques du film noir : Les passagers de la nuit de Delmer Daves.
La folie d’Ed Wood apparaît au détour de quelques dialogues croquignolets dont celui entre le chef de la police et un inspecteur :
-Comment un grand médecin peut-il avoir un tel abruti comme fils ?
-les péchés du père.
Et le père de renchérir plus tard: Où ai-je échoué ?
Sa fille répond : Mais tu n’as pas échoué
– Si, la preuve est dans les faits
Ed Wood est vraiment le roi des dialogues « autres ».
Le décor de la banque est incongru : un bonhomme de pain d’épices avec un sombrero est affiché sur le mur près du coffre. Et à côté, on remarque une grenouille avec une pendule. Comme si les auteurs avaient tourné le film dans une chambre d’enfants mais qu’ils avaient oublié d’ôter certains détails.
Si l’on parvient à supporter l’irritante partition musicale à la guitare, et un rythme languissant, Jail Bait se laisse voir, notamment grâce à une photographie soignée et certaines séquences involontairement drôles (l’opération chirurgicale).
Le final est plutôt inattendu et se clôt par une référence à Boulevard du crépuscule. A noter dans un tout petit rôle : la présence de Steve Reeves, futur Hercule à la fin des années 50.
(USA-1954) de Ed Wood avec Alex Gordon, Dolores Fuller, Steve Reeves. Format : 4/3. Durée : 71 mn. Son : Mono.Noir et blanc
DVD 2 : LA FIANCEE DU MONSTRE
Troisième long métrage de son auteur, Bride of the monster (initialement Monster of the marshes) fut difficile à réaliser, le scénario ayant été refusé par toutes les maisons de production. Au vu du synopsis aberrant, on comprend pourquoi, même si l’univers de la série Z est envahi d’histoires plus abracadabrantes les unes que les autres.
Un savant fou mène des expériences sur les humains, en utilisant l’énergie atomique pour les transformer en surhommes. Dans quel but ? Dieu seul le sait ! Quoi que… En parallèle, son fidèle assistant, le monstrueux Lobo, va tomber amoureux d’une jolie journaliste enquêtant sur une série de disparitions.
Ed Wood retrouve Bela Lugosi, vieillissant et malade. Officiellement, il s’agit de son dernier rôle, même si des rushes seront utilisées dans Plan 9 from out of space.
Le film est surtout connu pour ces instants cultes avec la pieuvre géante inanimée. Pour simuler la force terrible du monstre marin, ce sont les acteurs eux-mêmes qui agitent les tentacules flasques. Pour la petite histoire, l’inertie de cette créature en caoutchoucs est le résultat de l’absence de moteur animant les tentacules. Ed Wood subtilisa en réalité la bestiole au studio Republic, qui avait servi pour Wake of the red witch (1942), un film avec John Wayne et Ray Milland.
Ed Wood, en auteur convaincu, a des idées souvent saugrenues. Mais il a aussi une fâcheuse tendance à saupoudrer ses récits d’une bonne dose de moralisme sentencieux. Dans le cas présent, le discours sur le danger de l’atome est plutôt édifiant et sympathique.
Bela Lugosi en fait des tonnes, Tor Johnson est amusant en brute épaisse. Loretta King, qui a remplacé au pied levé la très mauvaise Dolorès Fuller, fiancée du réalisateur, est en revanche crédible. C’est la seule bonne comédienne au service d’une série Z rigolote, plutôt rythmée et dotée d’une foule de détails surréalistes (que vient faire le piaf sur l’épaule l’inspecteur ?). Malgré les faux raccords en cascades, les images sont plutôt attrayantes, grâce au chef opérateur William Thompson. Ce fidèle collaborateur du cinéaste n’était pas un amateur. C’était le directeur de la photographie sur le sublime Dementia, de John Parker, qui fourmille de trouvailles esthétiques.
(USA-1955) de Ed Wood avec Bela Lugosi, Tor Johnson, Loretta King, Tony McCoy. Format : 4/3. Durée : 70 mn. Son : Mono. Noir et blanc
THE VIOLENT YEARS
Ah la jeunesse dorée ! Paula Parkins, délaissée par des parents très riches, est à la tête d’un gang de filles particulièrement vicieux et violent.
Le ton moralisateur à forte tendance chrétienne pourrait révulser, si l’ensemble n’était pas aussi rigolo, provoquant l’effet contraire escompté. Ed Wood doit être l’un des premiers à montrer, même si la séquence est juste suggérée, le viol d’un jeune homme sans défense par quatre filles perverses. Il fallait oser prendre le contre-pied. Dans le genre, Sorority girl de Roger Corman est nettement plus troublant, réussi et largement moins réactionnaire. Mais The violent years amuse par son côté provoc daté, ses séquences aberrantes et ses dialogues risibles.
La diatribe interminable sur la délinquance juvénile et la responsabilité des parents est particulièrement assommante mais révélateur du discours typique : « c’était mieux avant ». Finalement, rien ne change, les années passent et les discours se figent.
(USA-1956) de Ed Wood avec Jean Moohead, Barbara Weeks, Art Millan. Format : 4/3. Durée : 56 mn. Son : Mono. Noir et blanc
DVD 3 : LA FIANCEE DE LA JUNGLE
La fiancée de la jungle est une réalisation d’Adrian Weiss, d’après un scénario d’Ed Wood. Il s’agit de son seul long métrage pour le cinéma. Étonnamment classique, cette production étriquée au charme surannée débute sous les meilleurs auspices, durant le premier quart d’heure. Rapidement, le récit dérive vers l’absurde.
Laura, fraîchement mariée, débarque dans la demeure de son mari Dan. Ce dernier possède un gorille enfermé dans une cage. Laura est instinctivement attirée par le gorille qui se déchaîne la nuit pour venir troubler la belle dans sa chambre. Heureusement, Dan arrive à temps et il est obligé de tuer son pauvre gorille. Laura avoue avoir ressenti de l’attirance pour la bête. Lors d’une séance d’hypnose avec un spécialiste en la matière, on découvre que Laura était la Reine des gorilles dans une vie antérieure. Et c’est parti pour une excursion au cœur de la jungle indienne (et non africaine, présence des tigres oblige).
Le réalisateur nous offre une succession de séquences, alignant stock-shots sur stock-shots, nous présentant tous les animaux de la jungle. Les faux raccords abondent et on commence à trouver le temps long, car l’histoire bifurque vers une chasse au tigre, en oubliant le récit d’origine. Du Ed Wood tout craché. Le film bénéficie d’une belle photographie brumeuse de la jungle et de quelques moments d’action réussis avec le tigre.
Dans les quinze dernières minutes, l’histoire reprend son chemin avec l’apparition des gorilles voulant garder la jeune femme avec eux. Charlotte Austin est aussi jolie que crédible dans le rôle de cette étrange reine des gorilles. Une série Z sympathique.
(USA-1958) de Adrian Weiss avec Charlotte Austin, Lance Fuller, Johnny Roth. Format : 4/3. Durée : 78 mn. Son : Mono. Noir et blanc
NIGHT OF THE GHOULS
Tourné juste après Plan 9, dans des conditions catastrophiques, Night of the ghouls est une suite officieuse de La fiancée du monstre en plus … fauchée. Oui c’est possible. Suite à l’échec de Plan 9, Ed Wood est ruiné. Pour remonter la pente, il tourne à la va-vite, en une seule prise à chaque fois, ce nanar imbitable mais souvent hilarant.
Le Dr Acula (quel jeu de mots !), un faux médium qui arnaque les gens qui désirent rentrer en contact avec leurs proches défunts, va devenir malgré lui un vrai médium et ressusciter les morts. Ça, c’est du script !
La séquence de spiritisme, même si elle est truquée au sein même du récit, est à hurler de rire. Les individus sont conviés autour d’une table avec à côté d’eux des squelettes, dont un affublé d’une perruque brune. Le Dr Acula commence son charabia. En interlude, on subit un horrible jingle à la trompette suivi d’une apparition grotesque d’un fantôme vêtu d’un drap blanc. Hallucinant mais vraiment drôle au 123ème degré.
On retrouve Tor Johnson, à nouveau dans le rôle de Lobo, comme dans La fiancée du monstre. Et détail amusant pour les cinéphiles, un certain John Carpenter est crédité au générique dans le rôle du policier Robbins. C’est un homonyme évidemment mais c’est plutôt amusant de voir le nom de l’auteur de The Thing s’afficher à l’écran.
La première victime des « goules » porte un pull angora que l’on imagine rose. Toujours aussi fétichiste ce sacré Ed.
(USA-1959) de Ed Wood avec Kenne Duncan, Tor Johnson, Duke Moore. Format : 4/3. Durée : 69 mn. Son : Mono.Noir et blanc
DVD 4 : PLAN 9 FROM OUTER SPACE
Est-il encore utile de présenter ce chef-d’œuvre du non-sens, considéré comme le plus mauvais film de tous les temps, et qui a rendu célèbre ou plutôt réhabilité son auteur ? Notamment grâce au Ed Wood de Tim Burton qui, à travers son formidable biopic, s’est beaucoup attardé sur le tournage épique de Plan 9.
Avec le recul et objectivement, que vaut réellement cet objet « très convoité » aujourd’hui par la cinéphilie mondiale ?
Ce mélange délirant d’épouvante classique et de science-fiction ringarde est un modèle dans la catégorie nanar. On peut rarement aller aussi loin dans le n’importe quoi. Le film reste néanmoins le plus divertissant de son réalisateur. Le scénario part totalement en vrille et imbrique des univers totalement hétérogènes.
Des extraterrestres, emmenés par leur chef Eros (sic !), ressuscitent les morts sous la forme de zombies et de vampires pour empêcher les hommes de créer une bombe qui pourrait détruire l’univers. Rien que ça. A se demander si Ed Wood n’était pas sous l’emprise de drogues quand il a pondu son histoire à dormir debout, impossible à accepter pour un producteur censé. C’est sans doute la raison pour laquelle c’est bel et bien l’Eglise baptiste qui a en partie donné les fonds pour la réalisation de ce projet complètement allumé.
Bela Lugosi, décédé dans de tristes conditions deux jours après le tournage, n’apparaît qu’au début et se voit ensuite remplacé par une doublure qui ne lui ressemble absolument pas. La doublure est alors forcée de cacher son visage à chacune de ses apparitions.
Les vaisseaux spatiaux sont en réalité des assiettes retournées et tenues par un fil. L’effet est à la fois grotesque et poétique. Et surtout les dialogues atteignent, comme jamais, un degré de folie dans le non-sens.
Au final, Plan 9 from outer space possède un charme fou, une folie surannée frôlant le surréalisme. N’oublions que toute l’entreprise a été réalisée avec le plus grand sérieux. Ed Wood y croyait dur comme fer. C’était un vrai cinéaste sincère et touchant. Culte à jamais.
Et comme pour Night of the ghouls, le film est narré par l’impayable Criswell, animateur radio dans son propre rôle.
(1959-USA) de Ed Wood avec Bela Lugosi, Tor Johnson, Vampiria, Lyle Tabot. Format : 4/3. Durée : 78 mn. Son : Mono. Noir et blanc
THE SINISTER URGE
Le très rare The sinister urge est un film de serial killer revu et corrigé par Ed Wood, trente ans avant le silence des agneaux. Le pitch est délirant. Un individu traque et tue des jeunes femmes car il est en proie à des pulsions sexuelles en lisant des revues pornographiques. Et comme le cul, ça fait tourner la tête, et bien le pauvre homme est obligé de passer à l’acte. Ah ces femmes coupables de tous les maux! En même temps, ce puritanisme gravite à Hollywood à peine plus déguisé mais largement plus hypocrite.
Le mélange des genres est une spécialité d’un cinéaste qui ne peut rester en place, tel un électron libre. Il brasse des genres aussi différents que le film de lycée, la fable morale, le réquisitoire contre la mafia et le thriller horrifique. Et en même temps, on assiste à beaucoup de surplace, de séquences en intérieur, bavardes et sans intérêt.
D’ailleurs, les flics chez Ed Wood sont incroyables. Ils ne font rien. Mais l’enquête avance quand même grâce aux …scénaristes.
Un produit de consommation nullissime mais rigolo, épicé de quelques séquences sexy (une paire de seins aperçue furtivement pour l’érotomane fétichiste).
(USA -1960) de Ed Wood avec Kenne Duncan, Duke Moore, Jean Fontaine. Format : 4/3. Durée : 71 mn. Son : Mono.Noir et blanc
DVD 5 : ORGY OF THE DEAD
John, un écrivain spécialisé dans les histoires d’épouvante, et sa petite amie Shirley, sont à la recherche d’un cimetière, afin que John trouve l’inspiration pour son prochain roman. Errant au milieu des tombes, ils vont assister à de biens étranges cérémonies, pas vraiment à des orgies, mais à des danses érotico-soporifiques.
Orgy of the dead serait à l’origine un roman d’Ed Wood porté à l’écran par un certain Stephen C. Apostolof. On se demande bien ce qu’avait réellement écrit l’auteur de Glen or Glenda car il ne se passe strictement rien pendant 90 minutes interminables.
Toute cette mascarade gothique n’est qu’un prétexte pour dénuder de charmantes demoiselles qui exécute des strip tease à tour de rôle n’ayant aucun intérêt hormis arriver au bout du générique.
Les éclairages sont jolis fortement aidés par la brume artificielle. Mais difficile de ne pas craquer devant ce qui reste la pire fumisterie d’Ed Wood en tant que scénariste qui devait croire au caractère subversif et morbide d’une histoire mariant naïvement sexe et terreur. Pour une fois on regrette son absence à la réalisation. C’est plat, monocorde, sans invention.
L’empereur qui raconte en direct les évènements est incarné par Criswell le fameux narrateur de Plan 9 from outer of space. Les deux hommes de main de l’empereur sont deux hommes déguisés en momie et loup garou. Leurs costumes et masques sont ridicules. Mes gosses ne feraient pas pire pour Halloween.
(USA -1965) de Stephen C. Apostolof avec Criswell, Fawn Silver, Pat Barrington. Format : 4/3. Durée : 90 mn. Son : Mono. Couleur.
TAKE IT OUT IN TRADE
Ed Wood n’avait pas tourné depuis The sinister Urge, réalisé dix ans auparavant. Take it out in trade raconte l’histoire d’un couple qui embauche un détective privé pour retrouver leur fille disparue.
Pour être gentil, ce film se situe dans l’esprit des films de Russ Meyer. Cette comédie sexy est à visionner comme archive, le film étant inachevé. Une musique jazz accompagne cette chose, qui n’est rien d’autre qu’une longue succession de rushes. Il n’y a pas de dialogue et s’il n’y avait pas le carton en prologue expliquant la genèse de ce film maudit, on y comprendrait absolument rien.
Pour les amateurs de polissonnerie, il s’agit du Ed Wood le plus chaud, avec des filles entièrement nues. Et certaines sont même très jolies.
En toute bonne foi, il est impossible de se coltiner cette succession de saynètes sans queue ni tête. A regarder vaguement entre potes lors d’un apéro bien arrosé. Et encore, en arrière plan. Détail amusant : Ed Wood incarne un travesti.
(USA-1970) de Ed Wood avec Ed Wood, Donna Stanley, Monica Cayle. Format : 4/3. Durée : 70 mn. Son : Mono. Couleur
DVD 6 : Bonus
-Ed Wood par Stéphane Bourgoin
-Le pire bonus de tous les temps : mini-documentaire réalisé par Carine Bach et Yannick Delhaye avec Hideo Nakata, Marc Caro, Lucile Hadzihalilovic, Ben Wheatley, Guy Maddin, Douglas Schulze, Yann Gonzalez, Phillipe Lux, Alain Burosse.
Mal réalisé et sonorisé, cette succession d’intervention par des d’admirateurs d’Ed Wood est néanmoins fort réjouissantes.
-Crossroad avenger : 24 mn. Couleur. VOST 4/3. Une court métrage curieux, en réalité un western, genre à la mode mais qui ne devait guère intéressé le réalisateur. Le résultat est assez sinistre.
-Ed Wood home movie 3 mn
-Final Curtain : 22 mn, VOST 4/3. Court métrage. Un film de vampire plutôt rigolo. Et fauché comme d’habitude.
-The sun was settin + Prise : 20 mn. Premier court métrage du réalisateur réalisé en 1951. Une jeune femme annonce à l’homme qu’elle aime qu’elle va mourir dans deux mois. Une tentative de mélo qui porte déjà les défauts habituels du réalisateur mais aussi une vraie sincérité.
-Interview avec Bela Lugosi : L’acteur sort de cure de désintoxication et se dit en forme. Très émouvant moment quand on connaît le destin de celui qui incarna Dracula.