Festival jour 1
Après avoir récupéré mon accréditation presse, j’ai pointé à la séance de 22h de la séance d’ouverture, qui projetait en avant-première These final Hours, de Zak Hilditch.
Monsieur Hilditch aime les références. On vous annonce d’entrée de jeu la couleur en vous conduisant à bord une Ford Falcon de la fin des années 70 avec une caméra embarquée au ras du sol. C’est australien. Ça vous dit toujours rien ? C’est que vous n’aimez vraiment pas les films de bagnoles alors.
James, beau gosse athlétique, partage ses sentiments entre deux femmes : sa maîtresse, brune, belle, pulpeuse, sensuelle, un peu intello, qui vit dans une maison au bord de la mer d’une part, et sa fiancée, blonde, un peu white trash sur les bords d’autre part. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que c’est la fin du monde dans douze heures.
Alors que James vient de faire ses adieux à sa maîtresse, qui n’a pas oublié de lui annoncer au dernier moment qu’elle est enceinte dans l’espoir de le retenir, il roule dans sa Falcon pour retrouver sa copine à une méga partouze décadente où il s’apprête à se mettre la meilleure race de sa vie à la schnouffe et à l’alcool garantie sans gueule de bois, il trouve sur son chemin Rose, une petite fille blonde d’une dizaine d’années, qu’il arrache aux griffes de deux bûcherons pédophiles s’apprêtant à célébrer le jugement dernier d’une autre manière.
Durant leurs derniers instants, qui les verra traverser une fête rappelant furieusement Springbreakers avec des jeux de roulette russe à la Voyage au bout de l’enfer, et probablement plein d’autres références que j’ai loupées, Rose (prononcez « Royce », c’est australien), telle une sorte d’ange rédempteur, va aider James à se recentrer sur ce qui compte vraiment pour lui tandis qu’autour d’eux le monde sombre entre l’insouciance désespérée des uns et les suicides des autres, alors qu’ils sont accompagnés dans leur progression par les commentaires poétiques d’une sorte de pythie rappelant furieusement le personnage de Super Soul dans Vanishing Point qui s’exprime au travers des radios de toutes les bagnoles qu’ils utilisent.
Jo Gonzo scale ***De très belles images qui vous font dire qu’à défaut d’être cool, l’apocalypse au moins, c’est super beau. Une belle performance d’Angourie Rice qui joue Rose, assez convaincante en ange de la fin du monde.
Jo Gonzo shitless scaring ability ** Ne comptez pas sur These Final Hours pour faire afficher à votre trouillomètre des valeurs négatives. Néanmoins, quelques découvertes macabres de nos protagonistes ainsi que la vague de suicides généralisée à mesure que s’approche la fin du monde justifient tout de même à mes yeux les deux étoiles.
Jo Gonzo blood and violence *** These Final Hours est un film plutôt violent. A l’approche de l’heure finale, l’ordre et la morale ont déserté l’Australie, et les morts violentes s’enchainent à une vitesse impressionnante. Le cinéaste n’a pourtant pas fait d’esbroufe sur leur mise en scène, et on s’y attarde finalement assez peu. Normal, de toute façon, dans quelques heures, tout le monde va clamser, autant s’y habituder.
Jo Gonzo même pas cap factor *** Rien que pour la caisse de Mad Max, ça valait déjà une note honorable. Pour le reste, ce n’est pas vraiment un film de provocation.
Jo Gonzo cars **** Malgré son inscription dans un espace temps assez bref et un espace géographique limité, ce film s’apparente un peu à un road movie. Et il y a une Ford fucking Falcon, quand même.
Jo Gonzo Columbo scale ** Malheureusement, l’issue finale s’impose au spectateur assez tôt dans l’histoire, et je ne vous parle pas que de la fin du monde.
Jo Gonzo erotic charge ** L’érotisme n’est pas ce qui domine le film. On traverse certaines scènes de partouze assez peu ragoutantes, qui auraient plutôt tendance à faire baisser encore la note. Mais on a de belles images d’ébats de Jessica De Gouw et Nathan Philipps (qui est lui aussi très beau dans son genre héro de film d’action des années 90) en début de film.
Festival jour 2
Alors le deuxième jour, j’ai été gourmand : je suis allé voir 5 films.
J’ai commencé par Angel Heart d’Alan Parker, qui était présenté dans le cadre de la rétrospective Sympathy for the devil qui a pour thème le diable.
Monsieur et Madame Cyphre ont un fils. Louis. Louis Cyphre. LUCIFER, quoi. Ok, elle est nulle, mais pour une fois elle n’est pas de moi.
Mickey Rourke, alias Angel Heart, un private eye modèle standard breveté par la littérature, est contacté par De Niro, pardon, Louis Cyphre, pour retrouver un musicien disparu. Peu à peu, son enquête, qui l’emmène de la neige de New York, aux décors un peu fantastiques et vaudous du Bayou de la Nouvelle-Orléans, débouche sur les découvertes successives des cadavres sanglants des témoins qu’il a réussi à interroger.
Jo Gonzo scale *** Mon bémol : le fait que n’ayant pas eu le loisir de dormir autant que j’aurais voulu la nuit précédente, le scénar très fourni et un peu alambiqué aidant, j’ai eu du mal par moment à suivre l’évolution de l’intrigue. Néanmoins, avec un bon café, ça devrait passer.
Jo Gonzo shitless scaring ability **** Sur ce premier critère, on est assez bien placés. On navigue dans l’ambiance fantastique des marais du Bayou des années 50 où tout est possible, partout, à tout moment, en ne sachant pas trop qu’attendre des cérémonies vaudou qui entourent l’histoire principale. Quelques « bouh » sanglants et judicieusement placés complètent le tableau.
Jo Gonzo blood and violence ***** Assurément le point fort du film, émaillé de meurtres superbement filmés, de sang qui jaillit par hectolitres, dans des scènes où le cinéaste prend son temps pour nous montrer la vie qui s’écoule des corps.
Jo Gonzo même pas cap factor **Pas d’audace particulière ici. On met quand même deux étoiles, d’une part pour le sang, d’autre part, le Louis Cyphre, même si c’est pourri, ça fait tourner le Même pas cap counter qui est aussi là pour récompenser les tentatives loupées.
Jo Gonzo cars *Là, c’est carrément nul. Pourtant, dans l’Amérique des années 50, il y avait moyen de se lâcher avec de belles De Soto, Cadillac, Oldsmobile etc, donc on n’admet aucune excuse.
Jo Gonzo Columbo factor **je ne vais bien entendu pas vous raconter la fin de Fight Club, pardon, de Angel Heart, mais disons que le dénouement final, qui était censé nous tenir en haleine, s’évente rapidement si bien qu’on est presque déçu lorsqu’il éclate conformément à nos prévisions.
Jo Gonzo erotic charge ***** il n’y a qu’une scène vraiment érotique dans le film, mais elle frise la perfection. Alan Parker nous travaille sournoisement depuis un certain temps en mettant en scène la splendide Lisa Bonet dans des cérémonies vaudou, aspergée de sang d’animaux sacrifiés dans une transe extatique, lorsqu’enfin éclate une scène de plusieurs minutes dans une chambre d’hôtel où les corps se déchaînent tandis que la pluie tropicale fait rage dehors et que peu à peu les fuites dans le plafond commencent à teinter les draps de sang …
Puis je me suis grouillé pour aller à la projection de Wetlands, de David Wnendt.
Le film est classé en Crossover, ce qui fait référence à des films qui oscillent entre le genre fantastique et d’autres genres. Parfois, comme c’est le cas pour Wetlands, le lien avec le fantastique, il vaut quand même mieux savoir qu’il y en a un, mais on ne va pas jeter la pierre aux organisateurs de nous faire connaître les films qu’ils aiment.
Wetlands est l’histoire d’Helen, une fille en fin d’adolescence à Berlin, qui a une passion pour tout ce qui concerne les fluides corporels et les excréments. On est tout de suite plongés dans cette univers, la première scène du film se déroulant dans une chiotte publique faisant passer celle de Trainspotting pour un truc de Warmduscher (littéralement dans la langue de Merkel, « preneur de douches chaudes », l’équivalent de « chochotte ». Dans ce pays la météo est rude, le confort y est mal vu…).
Suite à une appendicite, non je déconne, en réalité, à une hémorroïde qui s’infecte, Helen doit être opérée du trou de balle, et fait connaissance à l’hôpital en convalescence d’un interne avec lequel elle sympathise jusqu’à s’ouvrir à lui et à nous par la même occasion sur sa passion pour les excréments et les germes de tous poils. Le tout sur fond de divorce de ses parents, ce qui donne une petite tonalité un peu déboussolée et désespérée au personnage et sert aussi de fil conducteur au film. A mon avis tout de même, il ne faut pas non plus donner trop d’importance à cette thématique, le vrai sujet ici c’est quand même le caca.
Jo Gonzo scale **Ce que j’ai aimé : le ton du film. C’est nature, et ça vient d’un pays où les convenances sociales sont très libres pour parler de ces choses-là. C’est rafraîchissant Comme le dit mon pote Günther, « ach, tous les culs zon pareils , je veux dire le fonkzionnement ».
Ce que j’ai moins aimé : la scatologie ne fait pas partie de mes nombreuses perversions, et même si les émanations corporelles ne me gênent pas, j’ai eu quand même du mal à être franchement impliqué. Pour ceux qui aiment ça, j’ai néanmoins le sentiment que ça peut avoir pour vous un intérêt certain.
Jo Gonzo shitless scaring ability * Pas de suspens particulier dans ce film sauf si vous êtes facilement dégoûtable : on ne vous épargnera rien.
Jo Gonzo blood and violence ** ça n’est pas non plus la thématique du film. Lorsqu’il y a du sang qui coule, c’est dû à une hémorroïde qui a éclaté, désolé.
Jo Gonzo même pas cap factor ***** Rendons-lui justice, Wnendt ne recule devant rien, mais alors rien du tout. C’est un festival de merde, de pisse, de tampons menstruels et d’infections en tous genres. Parmi les provocations les plus notables, on notera une fille qui coule longuement un bronze sur le ventre de son mec, ou encore 4 pizzaïolos en train de se polir le chinois sans la moindre censure au-dessus d’une pizza, le foutre libéré simultanément s’entrechoquant en plein vol filmé en gros plan au ralenti. J’ai rarement vu un propos aussi libre, et je me demande encore comment le cinéaste a réussi à convaincre les investisseurs de le suivre dans ses délires. Assurément LE point fort du film.
Jo Gonzo cars * RAS, bien qu’on soit en Allemagne. Bon, en même temps, l’héroïne n’as pas encore tout à fait l’âge d’avoir le permis.
Jo Gonzo Columbo factor ***On est tellement accaparés par cette histoire d’hémorroïde qu’on perd un peu de vue l’intrigue amoureuse, qui ressurgit au final sous une forme curieusement banale, mais c’est bien joué.
Jo Gonzo erotic charge ** Carla Juri est une jolie petite pépée très « nature » filmée sous de multiples angles, et son personnage est vraiment attachant. Nul doute que les lecteurs qui arrivent à combiner érotisme et crassouille trouveront là des plaisirs intéressants.
Après ça, je suis allé voir l’Exorciste de William Friedkin, qu’on ne présente plus, si bien que je vais me dispenser de critique ici. La Zombie Walk, (dont je n’ai pas le droit de m’approcher à moins de 500 mètres sur décision de justice après avoir été dans l’obligation de déposer ma tronçonneuse au commissariat pour l’après-midi), étant achevée, les salles ont commencé à se remplir comme des œufs, y compris de faux zombies plus ou moins convaincants. Sur ce, je suis allé bouffer, puis j’ai vu :
Killers, de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto.
Nomura est un jeune cadre classe, bien éduqué et propre sur lui à Tokyo. Il a une double vie : il kidnappe des prostiputes la nuit afin de tourner des films où, ligotées, il les torture à l’aide d’une impressionnante armada d’outils de bricolage et de jardinage.
Pendant ce temps-là, Bayu est journaliste à Jakarta. Il est obsédé par un le scandale d’un politique véreux qu’il cherche à faire émerger. Au bout du rouleau, il regarde des snuff movies la nuit sur son ordinateur. Un soir, il est kidnappé par un chauffeur de taxi, il réussit à s’en sortir en tuant ses deux agresseurs. Il filme la scène du crime à l’aide de son téléphone, et poste le résultat sur Internet. Il est contacté dans la foulée par Nomura, qui le pousse à tourner d’autres vidéos. Bayu commence donc une carrière de sérial killer justicier à Jakarta, mais se retrouve assez vite dépassé par les événements. Les choses se gâtent encore pour Bayu lorsque Nomura, finalement démasqué, profite de sa fuite pour rencontrer personnellement son correspondant.
Jo Gonzo scale ***** Pour moi assurément l’un des meilleurs films du festival. Tout est parfait, ciselé, et vous plonge dans deux environnements : le monde harmonieux côté Japon, d’un psychopathe parfaitement épanoui, portant beau dans son costard sur mesure, amateur de fleurs et de musique baroque, et sur le front indonésien d’un journaliste au bout du rouleau, dépassé par les événements, mal habile dans sa manière de tuer, tenaillé par sa morale, stressé, transpirant et ne sachant plus où il en est.
Jo Gonzo shitless scaring ability *** Ici, la note est principalement obtenue par le gore de certaines scènes de torture, bien qu’un usage mesuré de la roulette russe sur une fillette en fin de film parvienne à vous retourner les tripes.
Jo Gonzo blood and violence ***** Les Killers utilisent, certes, des armes conventionnelles pour venir à leur fin, mais Stamboel et Tjahjanto aiment aussi bien faire leur shopping chez Leroy Merlin. Pinces, masses, scies, font le bonheur du psychopathe amateur comme du professionnel, avec les effusions de sang, les crânes écrasés et les os brisés qui vont avec.
Jo Gonzo même pas cap factor **** Outre l’inventivité des auteurs concernant leurs méthodes de torture, la note de même pas cap réside ici principalement dans deux scènes : une scène très drôle et improbable durant laquelle Nomura est contrôlé par la police avec une prostituée dans son coffre dont la malle commence brusquement à s’ouvrir toute seule, tandis que les keufs sont accaparés par d’autres préoccupations, et la scène finale, où ils n’ont pas peur de se frotter avec talent au Bon, la Brute et le Truand.
Jo Gonzo cars **** Les voitures des tueurs en elles-mêmes, deux banales Toyota Camry, ont peu d’intérêt. Mais la berline noire trois corps avec une grande malle est depuis longtemps l’outil idéal du détraqué parcourant les immenses mégapoles la nuit à la recherche de sa proie (personnellement j’ai opté pour la Passat en gris métal foncé), et ces errances nocturnes dans Jakarta et Tokyo sont d’une poésie infinie, ce qui nous vaut une bonne excellente note sur ce critère.
Jo Gonzo Columbo factor *****le suspens est ici traité d’une main de maître, d’autant que le synopsis vous amène déjà aux trois quarts du film, mais sans vous indiquer comment. Scène finale d’anthologie, au dernier étage d’un immeuble en construction, avec une sorte de combat singulier à la Sergio Leone accompagnée d’un air de Bach. Magnifique.
Jo Gonzo erotic charge *** Les Sérial Killers, c’est connu, ont une préférence pour les filles d’une grande beauté. On ne déroge pas ici à la règle, les mecs se sont fait plaisir sur le casting, même si les sombres desseins des protagonistes laissent peu de mystère quant à l’issue des rencontres…
Enfin, un peu vanné et encore sous le charme de Killers, j’ai regardé pour vous Dead Snow 2.
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J’en profite aussi ici pour vous faire un point « ambiance » sur le festoche. Vous avez déjà remarqué ? Chaque année, le 21 juin, à la fête de la musique, on voit refleurir à chaque coin de rue des groupes de métal gothiques avec des mecs aux cheveux longs, perfectos en cuir cloutés, tatouages celtiques et boucles d’oreilles dans le nez, qui agitent leur cheveux devant leurs visages, hurlant en yaourt d’une voix éraillée et s’accompagnant d’une guitare saturée et désaccordée. L’important étant de vaincre par KO l’école de flûte à bec de la 6èmeb postée au coin de la rue. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce que deviennent les métaleux gothiques une fois la fête de la musique achevée ? Que font-ils, puisqu’on ne les voit plus jusqu’à l’année suivante ? Là-dessus je n’ai pas vraiment de réponses. D’aucuns avancent qu’ils sont conservés dans d’immenses bocaux transparents remplis d’une solution à base de Bavaria 8.6 et d’une pommade destinée à soulager les hémorroïdes au fond des caves de l’hôpital universitaire de Strasbourg et que les scientifiques qui sont en charge de ce programme de recherche ultrasecret, leur passent à donf « Ride the lightning » chaque 21 juin à 16 h, ce qui les ranime le temps d’une soirée pour égayer nos rues.
En réalité, on les croise à d’autres occasions : les séances de minuit du FEFFS, dont ils sont un marqueur assez sûr du degré d’audace du cinéaste en matière de défi au bon goût. Et je peux vous dire que ce soir-là ça en envoyait du Iron Maiden dans les walkmans (comme un Ipad mais en ringard) dans la file d’attente de Dead Snow 2.
Dead Snow 2 de Tommy Wirkola, en première française.
Je m’attendais à du lourd, voire du culte, puisqu’on nous annonçait rien moins que des zombies nazis se frittant avec des zombies communistes. Le gonzo reportage, cela consiste aussi en le fait parfois d’aller voir le deuxième opus d’une série sans avoir vu la première.
J’ai donc eu droit à une petite update rapide de mon pote Kévin qui couvrait le festival l’an dernier dans ces colonnes, et qui m’a expliqué que le premier épisode tournait autour d’un trésor nazi retrouvé par une bande d’amis, peu à peu décimés par des revenants en costume de SS et de la Wehrmacht. Tous sauf un, Martin, qui, mordu par un zombie, a été contraint de s’amputer le bras droit à l’aide d’une tronçonneuse.
Au début de Dead Snow 2, Martin parvient à se débarrasser de l’Obersturmführer Herzog accroché à la portière de sa Touran en l’amputant du bras qui le retient à la voiture, ce dernier restant à bord du véhicule. Quelques kilomètres plus tard, Martin s’évanouit au volant et black-out.
Se réveillant dans un hôpital, le docteur informe immédiatement Martin que son bras, parfaitement conservé par le froid, a été retrouvé près de la voiture, et que l’opération de greffe s’est bien déroulée. Voilà donc notre héro équipé par erreur d’un bras de zombie nazi doté de superpouvoirs, qui lui sera dans un premier temps, d’une grande aide pour échapper aux policiers qui ne croient pas à son histoire de nazis et l’accusent d’être le meurtrier de ses amis tués à l’occasion du premier épisode.
Afin de stopper les nazis dans leur plan machiavélique d’envahir un patelin pommé du nord de la Norvège sur un ordre d’Hitler datant du début des années 40, Martin, flanqué d’un improbable personnage, sorte de gothique gay qui rappelle un peu le personnage joué par Marylin Manson dans Wrong Cops de Quentin Dupieux, et de trois américains appelés en renfort, des Nerds états-uniens qui constituent le « Zombie Squad » et dont j’ai éprouvé un certain mal à cerner l’intérêt de la présence dans le film, utilise les superpouvoirs de son bras pour ressusciter des soldats de l’armée rouge enterrés dans le permafrost, ce qui débouche sur un affrontement de zombies nazis et de zombies communistes à l’occasion de la scène finale. Faut avouer que c’était quand même une putain d’idée.
Jo Gonzo scale ***Je vous avouerai que j’attendais beaucoup de ce film, probablement trop, si bien que je suis resté un peu sur ma faim. D’une part, je préfère mes nazis marchant au pas, claquant du talon, et levant le bras droit à tout va, tout en poursuivant des idéaux de pureté et de triomphe de la race aryenne. D’autre part, je suis un peu oldschool sur les zombies qui pour moi se doivent de marcher lentement, ne parlent pas, et bouffent la cervelle des vivants. Surtout, pour moi, les zombies ne balancent pas des obus sur leurs adversaires, et ne leur éclatent pas non plus la tête à l’aide d’une masse.
Par ailleurs, malgré le budget de tournage qui ne paraît pas indigent vu les moyens déployés, il me reste de ce film une certaine une sensation de mal ficelé persistante, notamment due à la présence de 3 membres du « zombie squad » américain qui ne sont pas franchement d’une utilité majeure dans le développement de l’intrigue. Peut-être préparent-ils le terrain pour Dead Snow 3 ?
J’ai quand même bien rigolé, et l’ambiance dans la salle, visiblement préchauffée à la 8.6, m’a fait passer un agréable moment.
Jo Gonzo shitless scaring ability * Ici, on est dans l’humour, la provocation et le burlesque, clairement pas dans l’épouvante. Mais on s’y attendait.
Jo Gonzo blood and violence **** On a de très belles images de têtes pulvérisées par les obus et de corps broyés dans des voitures écrasées par le tank. La scène d’affrontement entre les nazis et les communistes fait la part belle aux armes blanches, pioches, bèches, bref, tout ce qu’on aime.
Jo Gonzo même pas cap factor *****J’ai hésité ici à mettre la note maximale, car je trouve que le national-socialisme est vraiment sous-exploité dans ce film. Mais quand même : le bras zombie nazi greffé par erreur au gentil, l’utilisation d’un emblème Mercedes en tant qu’étoile de ninja, le réservoir de gazole d’un bus siphonné à l’aide des tripes d’un touriste éventré pour faire le plein du Panzer, une scène de copulation avec un cadavre dans un Nissan Patrol, et plein d’autres détails me poussent à être fair-play et à accorder 5 étoiles en même pas cap.
Jo Gonzo cars ***** Les films de zombies sont en général des road movies, et Dead Snow 2 ne déroge pas à la règle. Quoi de plus approprié pour véhiculer des nazis, qu’un Panzer de l’Anschluß dérobé à un musée de la guerre ? J’ai adoré.
Jo Gonzo Columbo factor *** L’intérêt ici n’est pas le suspens de savoir comment cela va finir, mais quels sont les évènements qui vont nous conduire à l’affrontement final des Nazis et des communistes. Et là, pour le coup, on est souvent bluffés.
Jo Gonzo erotic charge *L’érotisme est à peu près absent de l’oeuvre, mais on s’y attendait un peu. La seule scène de sexe est traitée de manière humoristique, et présente Martin, le héro, et sa petite amie zombifiée fraichement sortie de sa tombe, forcément plus parodique qu’érotique…