Fast Furious 5 vs Dhoom:2 5


A ma gauche, Fast Five, le dernier de la franchise américaine initiée en 2001  qui fait un retour aux sources grâce à ce brave Vin Diesel. A ma droite, le pendant bollywoodien du genre (un casse, des autos et de la casse d’autos) réalisé en 2006 : Dhoom 2; qui compte parmi les plus chers et les plus rentables blockbusters du pays.

Commençons par les points communs. Ca doit obligatoirement commencer par une bonne grosse scène d’action. Après la déception du 4, Fast and Furious 5 envoie du bois. Il s’agit de piquer des bagnoles de sport à bord d’un train qui file dans la toundra, et ce grâce à un véhicule tout terrain fabriqué sur mesure, un peu façon Mad Max 2, en moins punk. Manque de bol, les véhicules à voler appartiennent à la dihihay et les choses se compliquent. D’autant qu’un pont approche à toute allure.

Même genre de plan dans Dhoom:2. Il s’agit de piquer la couronne d’une vieille anglaise (la Reine ? J’ai pas compris) dans un train en plein désert de Namibie. Pour ça, Aryan, un Arsène Lupin à la peau halée et aux yeux verts serpent, saute en parachute, atterrit sur le train, se déguise en vieille rombière, affronte des hommes de main sur le toit du train et finit par s’enfuir en surf des sables.

Pour l’instant, on est à peu près à égalité. Sauf que Vin Diesel a besoin de dix gars pour faire son heist, l’indien se contente d’un peu de make-up. C’est d’ailleurs son point fort. Le voleur se déguise – en reine mère, en nain, en touriste, en numismate, en balayeur, en statue – pour approcher ses trésors. A cause de son goût immodéré pour le bandana, le déguisement est parfois ridicule.

Ensuite, ça change. Dans Dhoom:2, après l’action, place à la danse. On nous offre une sorte de rumba de garagistes gays où métal, sueur et cambouis se disputent la vedette au sein d’un décor de garage avec des tournevis géants qui pendouillent du plafond. Ambiance. Mais ne nous trompons pas. Malgré le déballage de biceps stéroïdés, de pectoraux imberbes et de suaves abdominaux, le héros est hétéro. Taillé comme un Big Jim, il a néanmoins la souplesse d’un Michael Jackson et c’est un véritable Dieu de la danse qui dompte le dance floor avec une facilité déconcertante.

La preuve en images :

L’intrigue. N’est le point fort d’aucun des deux films. Le voleur est poursuivi par un policier. Mais le voleur n’est pas si méchant. Le gentil policier se prend d’amitié pour le voleur et il finit par l’aider en lui laissant la voie libre. FF5 a un discours politique : le Brésil, c’est rempli de drogue et de flics corrompus. Du coup, l’équipe de Torreto (Vin Diesel) doit échafauder un méga-plan complexe pour piquer de l’argent sale à un magnat de la cocaïne qui a mis toute sa fortune dans un coffre hypersécurisé, situé dans un… commissariat ! Le souci, c’est qu’on parle beaucoup de comment on va faire ça et comment échapper à l’agent Dwayne Johnson aka The Rock, un flic qui traque des noms sur une liste et qui ne faillit jamais. D’ailleurs, il a emmené avec lui un Hummer géant Gurkha F5 pour frimer dans la favella. Beaucoup de parlotte, donc, dans Fast. Matez la bête :

C’est un peu pareil dans Dhoom:2. Jai, le flic taciturne, se voit affubler d’un side-kick rigolo qui intervient à tout bout de champ pour sortir son dialogue rigolo. Ca marche, parfois, mais rarement. Comme nous sommes à Bollywood, il y a forcément une romance impossible. La jolie Sunehri travaille en fait pour Jai. Elle va séduire le voleur pour mieux le trahir, et donner aux flics le lieu de son prochain casse. Evidemment ça ne va pas se passer comme ça. Sunheri est interprétée Aishwarya Rai. Peu importe sa tenue, la jeune femme participe activement au réchauffement climatique en faisant fondre la banquise à vitesse grand V. Pour vous brûler les yeux et le slip (ça devient incandescent à 1’25) :

Elle disputera ensuite une partie de basketball en mini-jupe sous la pluie. Plus tard, on voit même un baiser sur la bouche. Certes, il est fugace mais jusqu’à présent les moeurs indiennes semblaient interdire ce genre de comportement  sur grand écran (si quelqu’un a des infos sur ce grand chambardement, je prends). Il y a aussi pas mal de tchatche dans Dhoom:2 mais elle est moins pénible et aborde différents thèmes, contrairement à FF qui prépare-le-casse-pendant-une-heure. Chez les US, c’est Gal Gadot qui assure le côté sexyminibikini. Elle est belle et tout, mais trop maigre. Le design arrière de son slip est cool cependant :

Même si elle est composée à 90% de tendon et d’os, la nana est soi-disant agent du Mossad. Mouais.

Fait intéressant : les deux films se déroulent à Rio. En général ce sont les films indiens qui pompent les blockbusters US, mais là on dirait bien que c’est l’inverse. La façon de filmer la ville est radicalement opposée entre les deux films. Fast Five n’hésite pas à nous balader dans la favela et à y installer une haletante poursuite (à pieds!) utilisant à fond la topologie particulière des lieux : dédales d’escaliers, succession de toits en tôle, etc. Les indiens ne montrent même pas la favella de loin et se contente de faire de la carte postale idyllique : le pain de sucre, le Christ rédempteur, Copacabana et son orgie de bikinis aux couleurs criardes. On ne leur en voudra pas, c’est un peu l’habitude chez les réalisateurs indiens d’aller chercher les lieux touristiques les plus photogéniques. Ils ont obligation de vendre du rêve. Les festivités brésiliennes ont bien été intégrées aux différentes chansons qui émaillent le film. Sur des airs de dance pop, on est entraînés par les chorégraphies rapides et on trouve des morceaux de salsa, de capoeira et de limbo, mélangés aux habituels déhanchements sexy des bollywooderies.

La grosse différence entre les deux films est la motivation des voleurs. Diesel et sa bande cherchent à piquer le magot sale d’un pourri pour pouvoir se payer des cocktails sur la plage et rentrer le soir dans une voiture de luxe. Aryan quant à lui fait ça pour le fun, pour le challenge. Il pique des pièces de collection de musée. Certes elles sont coûteuses mais en bon prince, il rend tout à la police à la fin. Et il finit par travailler comme cuistot dans un modeste bar. Sur la plage aux îles Fidji. Mais un modeste bar quand même. Chez les américains, tout ce qui compte, c’est le pognon. Le pauvre orphelin reçoit un sac de billets en échange de son père mort durant le casse. Tout est bien qui finit bien, en somme !

Les deux films sont une ode à l’amitié virile. Côté mecs, les bras sont gonflés à bloc. Dwayne Johnson est tellement enflé du torse que l’on se demande comment il a pu mettre son maillot de corps. Physiquement, il pique un peu la vedette à Vin Diesel qui paraît un peu frêle et empâté. Côté filles, la mode est à l’ultra-slim. C’est une petite déception car les indiens nous avait habitués à apprécier les rondeurs.

Bien sûr, FF et D2 se doivent de terminer par une scène d’action dantesque. Même si c’est n’importe quoi, celle de fast five est assez délirante puisqu’il s’agit de traîner un monolithe de 10 tonnes avec deux bagnoles sur des kilomètres. Il y a de la voiture froissée à foison, un minigun qui sort de nulle part (mais ça fait toujours plaisir aux fans de Predator). Cela dit, on voit de temps en temps que les cascades sont aidées par des effets numériques. Les cascades de Dhoom sont moins osées mais assurent pas mal. Il y a un duel hélico vs moto, puis un gunfight moto vs moto dans un tunnel, puis un duel de moto contre moto. Mais on finit entre hommes avec un concours de gueule méchante au ralenti et une série de bourre-pifs à l’ancienne.

Embrasse-moi, mon salaud


A propos de Jérôme

toute-puissance mégalomaniaque, oeil de Sauron, assoiffé de pouvoir et d’argent, Jérôme est le father de big brother, unique et multiple à la fois, indivisible et multitude, doué d’ubiquité. Il contrôle Cinétrange, en manipulant l’âme des rédacteurs comme des marionnettes de chiffons. Passionné de guerre, il collectionne les fusils mitrailleurs. Le famas français occupe une place d’exception dans son coeur. C’est aussi un père aimant et un scientifique spécialisé dans les nouvelles technologies de l’information. Pour faire tout cela, il a huit doppel gangers, dont deux maléfiques. Il habite au centre du monde, c’est-à-dire près de Colmar.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

5 commentaires sur “Fast Furious 5 vs Dhoom:2

  • A2

    Vraiment sympa cet article comparatif !

    Au sujet du baiser sur la bouche, il a été l’objet d’une plainte pour obscénité en Inde, de la part d’un père de famille qui était allé voir le film avec ses enfants. Si mes souvenirs sont bons, la plainte a été jugée non recevable.

    Aujourd’hui ce type de baiser est loin d’être rare dans les films indiens, et je pense que ce qui a motivé cette plainte est plus le fait que Dhoom 2 est produit par Yashraj Films, qui a la réputation de faire des films « moraux » et familiaux. Pour le plaignant, toute proportions gardées, c’est un peu comme découvrir une scène de sexe dans une production Disney.

  • ezbauer

    salut j’adore ta manière de commenter, ton style de langue. Et ce qui m’a le plus plu dans tes propos c’est que tu n’a pas juste « clashé » DHOOM 2 mais tu l’as aussi fais pour FF5. parcequ’il ya plein d’autres à ta place qui n’auraient fais que dénigrer les productions indiennes. a propos tu as regardé DHOOM en hindi? ou traduit en français?

  • Jerome

    En hindi.

    Que l’on ne s’y trompe pas, je kiffe Dhoom2 et Fast Five.

  • hrodwolf

    Hello. Effectivement cet article est fort interessant… ach en fait je n’ai vu que FF5, mais ta description donne envie de voir Dhoom2.
    Pour ma part Fast est un film plutôt kiffant, surtout au niveau des scènes de baston, de gunfight et de poursuite. La partie préparation du casse est relou et casse le rythme, mais cela n’aurait pas été du Fast&Furious sans elle.
    FAST est également bourré d’humour !! Lors de la première appartion tant attendu de Dom Toretto, comment ne pas lauler en découvrant Vin-bouffi-Diesel derrière la tôle fraichement coupée ? Le film est parsemé d’autres vrais morceaux de lolade. La chute libre en voiture dans le canyon, le déménagement d’un coffre fort de 30m3 en mode « Met le NOS !!! » ou encore le toît ouvrant avec Gatling de série.
    Je plussoie ton analyse sur les tchaïs, mignones mais trop slim. Il n’y a pas grand chose à manger ce qui est un comble pour un film que se déroule au Brazil !
    Au final, un film bon de mec à partager avec des potes.

  • Jerome

    J’aurais aimé que le corps-à-corps entre les deux hommes dure plus longtemps et qie pour faire la paix ils s’enduisent mutuellement le torse d’huile de vidange. De la 5W40. Et pas cette merde de 10W40.