A l’image du Machete de Robert Rodriguez, Hobo With A Shotgun est un long-métrage issu d’une fausse bande-annonce sortie à l’occasion du projet Grindhouse de Rodriguez et Tarantino. Pour l’anecdote, la (fausse) bande-annonce initiale avait été primée lors d’un concours organisé en amont de la sortie du dyptique Boulevard De La Mort / Planète Terreur, gagnant ainsi le droit d’être projetée entre les deux films dans tout le Canada et une sélection de salles américaines (rappelons qu’outre-atlantique, les deux films étaient diffusés à la suite, dans l’esprit des double-features originelles).
A l’occasion de la sortie de son long-métrage (en salles au Canada, en VOD aux Etats-Unis, et peut-être un jour en DVD dans le reste du monde ?), le réalisateur Jason Eisener et son équipe ont donc en toute logique à leur tour organisé un concours de fausses bandes-annonces, bouclant ainsi la boucle.
Et le film dans tout ça ? Ben pour être honnète, c’est pas franchement génial… Bien plus honorable que tous les sous-grindhouse fauchés/pourris/irregardables sortis à la pelle ces dernières années aux Etats-Unis (Bitch Slap, Hell Ride, Run Bitch Run, Nude Nuns With Big Guns...) mais pas génial non plus.
Hommage pas très finaud aux vigilante movies les plus glauques des années 80 (Exterminator, Class 1984, Savage Streets…), le film se rapproche au final bien, plus des production Troma que de quoi que ce soit d’autre : Second degré permanent, acteurs en surjeu total, délire campy/gory qui prend le pas sur toute tentative de réalisme… On est loin, très loin de la sécheresse, de l’âpreté et du premier degré réac’ des films sus-mentionnés. Parmi les bons points tout de même, la présence du toujours apprécié Rutger Hauer en tête d’affiche, une bande-son « 80’s-like » pas mal du tout, un majeur fermement pointé à l’égard du politiquement correct (Père Nöel pédophile, enfants cramés au lance-flame et autres joyeusetés sont au programme…), et surtout un enchainement de scènes absolument gorissimes comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. Bref, l’exemple de film typique qui ne sert pas à grand-chose, mais peut constituer un agréable bouche-trou lors d’une soirée entre potes bien arrosée…
»mais peut constituer un agréable bouche-trou lors d’une soirée entre potes bien arrosée… » bin pour moi c’est un peu la définition du grindhouse.
Donc mission réussie.
Personnellement, je l’ai trouvé beaucoup plus fun que les délires de Rodriguez/Tarantino.
T’es l’meilleur Rutger !