Film de science-fiction boulangère, Welt (monde en allemand) est un délire expérimental du réalisateur Chicken Chris. Un étrange professeur travaille sur un moyen de réduire la matière. Son but : envoyer un humain pour explorer l’atome de brioche. Passant par là, Jed est alors parachuté dans la brioche avec l’assistante du professeur. Ils y découvrent un monde fantastique…
Au risque de perdre le spectateur dans une poésie surréaliste, Chicken Chris semble avoir créé ses images directement depuis son bulbe rachidien, sans être passé par le cortex cérébral. Malgré la confusion qui règne sur le sens de l’histoire, la rétine est happée par cet univers sonore et visuel, qui change à chaque instant. Le cadre est sans cesse saturé de nombreux détails (des créatures mécaniques notamment), ce qui fait qu’il y a toujours quelque chose de bizarre à voir ou à écouter. Les techniques employées sont multiples et relativement bien maîtrisées : collages, incrustations d’acteurs réels, animation image par image. Le patchwork, composé de paysages lunaires et de multiples textures, est réussi. La musique atmosphérique se met au diapason du montage en dents de scie. Le film est un bric-à-brac qui remet à plat les artifices habituels du cinéma : des dialogues sous-titrés mais inaudibles, des transitions insensées, et des effets de montage extrêmes.
Il sera donc difficile de pénétrer dans ce Welt, à moins d’y laisser tous ses à-priori sur ce que l’on attend d’un film.Il faudra néanmoins reconnaitre le talent d’illustration plastique du réalisateur, pour créer l’illusion d’un monde qui n’est pas soumis aux règles de pesanteur ou de logique.
Le blog : http://chickenfabrik.blogspot.com/
Le film peut être vu librement sur le web. Comme d’hab : poussez le son, éteignez les lumières et mettez en plein écran.
Merci Jerome pour cet article!
Vivement l’épisode 2 pour voir ce qui va se passer entre le gars et la fille 😉