Le film est en fait une adaptation de romans policiers écrits par Wolf Haas. Le héros de la série est Brenner, une sorte d’agent de recouvrement, chargé de saisir des véhicules payés à crédit lorsque les clients ne paient pas leurs traites. Bievenue à Cadavres-les-bains constitue une bonne occasion pour découvrir le cinéma autrichien et son héros débonnaire, dont l’équivalent français pourrait être le poulpe.
Travaillant à Vienne, Brenner se voit obligé d’aller à la montagne pour saisir la new beetle jaune du peintre Horvath. A l’auberge Löschenkohl (du nom du patron), il est très mal accueilli par le personnel qui semble cacher beaucoup d’informations.
Si l’intrigue prend parfois la forme d’une farce grotesque (le patron qui passe les témoins gênants au hachoir à os), les personnages s’inscrivent néanmoins dans un contexte social réaliste. Au départ, c’est la misère affective et sexuelle pour tous les personnages, et notamment pour Brenner, qui n’est pas un type sympa. En effet, celui-ci est chargé de saisir les voitures payées à crédit et dont les propriétaires ne payent pas leur traites.
Mais Brenner repère une serveuse et il va se servir de sa mission pour tenter de la séduire. Malheureusement, elle est déjà mariée au fils du patron, et cela va poser de gros problèmes à notre anti-héros.
Le film prend son temps pour installer ses personnages et le rythme un peu mou au début pourra rebuter. Mais ensuite, l’intrigue va crescendo jusqu’à l’apothéose lors d’un bal masqué populaire. On pense imméditament aux films de frères Coen car on y retrouve les mêmes personnages de « loosers » sympathiques. Plus ils essayent de s’en sortir et plus leur situation empire, les cadavres se multipliant par la même occasion. On trouve aussi des similarités avec les Coen dans l’intrigue alambiquée où tout le monde essaie de tromper tout le monde dans un engrenage infernal.
Le film séduit surtout grâce à ses personnages et ses acteurs principauw. On prend plaisir à les suivre dans des sous-intrigues délirantes où se mêlent des meurtres crapuleux, des chantages odieux, du cannibalisme, des proxénètes russes et surtout… De l’amouuuur !
Réalisé par Wolfgang Murnberger. Scénario de Wolf Haas. Avec Josef Hader, Josef Bierbichler, Birgit Minichmayr. Année : 2009
Disponible en dvd zone 2 chez MK2.