Pas de bol pour moi, aujourd’hui c’était la Saint Léo, avec une sélection de nipponeries pour otakus contemporains. Ayant cru rusé de zapper le Oshii (SKY CRAWLERS en avant-preums, sans doute indispensable aux fanas de soupes de nouilles, de chiens pouilleux 3d et de citations de Heidegger) je me suis précipité dans le mur de
FIRST SQUAD : THE MOMENT OF TRUTH, moyen-long-métrage canado-nippo-russe de Yoshiharu Ashino
Que dire pour ne pas être trop grossier ? Que l’heroic fantasy avec spectres diaboliques, Père Fourras kung-fu master et malédiction millénaire c’est pas trop trop ma tasse de thé ? Que les nazis occultistes, les cocos x-files, les soeurs aryennes à Lüger et les batailles WWII repoivrées au moulin du mythe, ça me fait kiffer moyen ? Et que l’idée de faire s’accoupler les deux pour en exhiber le rejeton est pour le moins saugrenu à tendance mauvais goût ?
Si on ajoute à ce gloubiboulga anime 2d/3d des bouts live d’interviews pipo de spécialistes de la guerre (oui, oui, le KGB développait spoutnik 1, une nécro-machine rétrotemporelle dans le plus grand secret), je dirais bien que müh et même que beuh. Sur l’heure quinze que dure le bouzin, on a droit à un tunnel dialogué de vingt-cinq minutes (en russe). Je défie quiconque de pas crever d’envie de hurler « mais ferme ta gueule » au bout de trois répliques. Horrible, horrible.
(Et j’avais refoulé l’icono trendy URSS de comptoir. Des frissons partout à y resonger.)
Ce qui m’amène à l’interrogation du soir, pour accompagner l’indigestion de clichés visuels.
Depuis que le numérique trois dé a boosté le cinoche d’animation, j’ai pas souvenir d’avoir vu un seul film japonais (à part peut-être PAPRIKA) où la technique mixte était utilisée à bon escient. Au hasard : avec un sens. Un genre de réflexion en amont sur ce que l’outil pourrait ou non apporter au récit. Parce que c’est bien beau les tourbillons de caméra, les zooms out giga speed, les flocons de neige vus sous tous les angles et les ralentis accélérés ralentis (non, en fait c’est PAS beau), mais à quoi ça sert ? Mystère mystère. Juste à se taper de grosses galettes de synthèses baveuves, sur le mode ‘je peux le faire alors je le fais, eh, t’as vu’ ?
Dans les courts d’ouverture il y avait du stupide et du franchement drôle.
OUR WONDERFUL NATURE, de Tomer Eshed, un reportage sur la parade sexuelle des musaraignes aquatiques (oui), parodie plutôt marrante (et inconséquente) de reportage animalier.
Et puis SANTA : THE FASCIST YEARS de Bill Plympton. Contient, en deux cent secondes montre en main, plus de peps, de trouvailles visuelles, de fun et de mauvais goût que les soixante-treize minutes de FIRST SQUAD. Et qui confirme, par surcroît, que le Père Noël était une enflure alliée avec Hitler dès 1939, godverdam.