Entretien avec Carlos Atanes
Comment es-tu devenu réalisateur ?
Je suis toujours en devenir! En fait, je suis plutôt un écrivain qui tourne occasionnellement ses idées. Je fais chaque film comme si c’était le premier et je veux me surprendre à chaque fois. J’ai commencé en 1987 avec mes amis et une caméra. Depuis je n’ai pas ou peu changé ma philosophie. Plus de participants, de meilleures caméras et un plus gros budget (pas tout le temps), je conserve une façon de tourner tout à fait indépedante, pour le meilleur et pour le pire.
Comment as-tu rencontré Arantxa Pena ?
Par un casting, il y a longtemps. Je préparais ma version de la Métamorphose de Franz Kafka et elle voulait devenir actrice. Le suite se trouve dans l’Histoire du Cinéma.
Pourquoi FAQ est-il en langue française ?
D’abord je voulais improviser un tournage dans la forêt. L’actrice était française et j’aimais la musicalité dans sa voix. J’ai alors écrit un script dont l’action se déroulait en France. Ainsi il était normal de continuer en français. J’ai eu la sensation que c’était la chose à faire et beaucoup de gens m’ont dit qu’ils considèrent FAQ comme un film d’auteur français !
Je n’ai pas tout compris. Est-ce normal ?
Moi-même je ne comprends pas tout. Il ne faut pas s’en inquiéter. Tous les films que j’ai faits sont plus moins incompréhensibles, un peu mystérieux. Tout révéler serait ennuyeux. Si vous regardez FAQ deux fois, vous verrez des choses que vous avez manquées au premier coup.
FAQ et Proxima ont l’air d’être des films « gentillets » comparés aux courts-métrages.
En effet, si l’on compare à la trilogie Codex Atanicus. Mais cela ne veut rien dire. C’est sûr que le Codex est dérangeant mais peut-être que mon prochain film sera encore plus fou et plus hard. Qui sait.
Welcome to spain est-il un clip pour attirer les touristes dans ton pays ?
Oui bien sûr. Comme on peut le voir, il y a des tripes, des poules et des filles chauves.
Y a-t-il un sens au film ?
Oui c’est simple. Il montre comment tout est difficile pour accomplir quelque chose dans ce pays. On est perpétuellement assaillis par des salauds envieux qui n’ont d’autres buts que de vous freiner dans vos projets. Bien sûr, il y a des gens comme ça partout dans le monde. Mais à l’époque où j’ai tourné, je me sentais désespéré alors mon pays a payé.
Comment as-tu impliqué des réalisateurs célèbres dans Morfing ?
J’ai appelé tout ce que je connaissais un peu quand je vivais à Barcelone. Ce n’est pas une grande et tous les réalisateurs se connaissent plus ou moins.
Note que Jaume Balaguero n’était pas très connu à cette époque. Il n’avait réalisé qu’un ou deux courts-métrages.
José Maria Nunes était une légende vivante et il l’est toujours. Il a été sympa de venir. Ils ont tous improvisé leurs dialogues. Bien sûr, Nunes a fait l’apologie du suicide !
Peux-tu vivre de tes films ?
Oui bien sûr. Et je fais vivre aussi les banques qui me font crédit. Je ne suis pas égoïste alors je travaille pour eux. Les banquiers sont heureux. Ils peuvent réparer leur yacht grâce à mes films.
Quel sera ton prochain film ?
Je reprends un ancien projet qui a pour sujet Aleicester Crowley. Le script est terminé et je recherche des financements.