Le producteur Michael Bay et le réalisateur Marcus Nispel continuent de surfer ensemble sur la vague rentable du remake de films d’horreur. Le duo avait déjà livré une honnête version de Massacre à la tronçonneuse et voilà donc qu’il s’attaque à une nouvelle icône : Jason Voorhes. Alors, Jason re-re-re-revient ? A vrai dire, ce sont plutôt ces jeunes gens imbéciles qui ne cessent de fréquenter le camp de Crystal Lake. Au final, on doit atteindre la centaine de morts et personne ne semble en avoir tiré de leçons ! Si l’on se doute bien que cette mise à jour du mythe a un objectif mercantile, il est aussi vrai qu’elle permet à un public jeune de faire connaissance avec les classiques du genre.
La recette originale est ici reprise : tout acte sexuel et tout abus de drogues (légales ou illégales) seront sévèrement punis par un ou plusieurs coups d’objet contondant dans le crâne. On retrouve également le quota minimum de poitrines féminines découvertes ; certaines ont l’air plus vraies que d’autres. Le gore est aussi au rendez-vous, certains meurtres sont surprenants mais globalement, pas de quoi de tourner de l’œil.
Alors, quelles sont les nouveautés ? On nous apprend comment Jason a trouvé son masque et qu’il devait auparavant se contenter d’un sac en toile de jute pour masquer son handicap facial. L’origine du masque de hockey est à la fois réaliste et décevante puisque c’est finalement un coup du hasard.
Comme de nos jours il est conseillé de pratiquer une activité physique quotidiennement, Jason a également suivi ces conseils. Plutôt pataud dans les précédents opus, on dirait qu’il s’est mis à la gym. Il bondit de façon svelte et lance la machette avec la grâce d’un lanceur de javelot aux jeux olympiques. Bref, Jason tient la forme et pratique l’entraînement sur les nombreuses cibles vivantes venues se promener dans le coin.
Jason est aussi devenu intelligent. A trente ans passés, il s’est construit une sorte de base souterraine, un repère où il entasse un bric-à-brac (piège à loups, chaînes rouillées, lot de machettes) qu’il utilise pour piéger ses victimes.
Sans révolutionner le genre (après tout, est-ce bien ce qu’on lui demandait ?), ce nouveau Vendredi 13 s’inscrit dans la tradition et se laisse suivre sans ennui. Les personnages étant excessivement stupides, on prend un certain plaisir à les voir se faire trucider à l’arme blanche. Plus surprenante est la fin, où l’équation sexe+drogue=mort ne fait plus foi. Même les personnages vertueux sont en danger. Le premier chapitre de la série stigmatisait clairement l’attitude baba-cool des post-ados. Dans la nouvelle version, la morale est donc plus confuse, et donne une définition plus nihiliste et plus floue de ce qu’est « le mal ».
Disponible depuis le 11 août en dvd et en blu-ray. Bonus : la renaissance de Jason Voorhes, taillader d’un sens à l’autre, scènes alternatives
Vendredi 13 : Le Tueur du Vendredi, et sa suite, Le Tueur du Vendredi 2, ressortent non seulement dans des éditions remasterisées contenant de nouveaux bonus mais aussi dans des versions Blu-ray qui donneront une nouvelle dimension aux massacres du tueur le plus sanguinaire jamais porté à l’écran.