Film maudit par sa production chaotique, Pathfinder tente une percée à grand fracas en Blu-Ray (achat et location) pour rattraper sa sortie calamiteuse en salle, notamment en France. Alléché et dans le même temps un peu inquiet par la rareté de l’emballage, exposant un thème d’héroic-fantasy avec combats titanesques d’une autre ère, je me laissai bercer par l’ignorance en ne consultant aucune critique précédant mon achat. Le récit s’inscrit dans une version historique souvent négligée qui voudrait que la découverte des Amériques soit octroyée aux Vikings, cinq siècles avant Christophe Colomb. Le film décrit l’affrontement entre ces envahisseurs pour le moins barbares et les autochtones, des indiens pacifiques. Au cœur de cette guerre se jouera la destinée de Chaos (karl Urban), petit viking abandonné puis adopté par les indiens et devenu grand lors d’un deuxième débarquement.
Le film pâtit de plusieurs handicaps : un montage incohérent où la narration est mise à rude épreuve dans le repérage espace-temps, un acteur principal introspectif mais lourdaud et surtout, un constant rappel à d’autres œuvres lui étant largement supérieures. En premier lieu sa filiation directe avec Le treizième guerrier dont il recherche l’ambiance et la terreur d’un opposant barbare, mais malheureusement très éloigné de son aura mystique voire fantastique. Les vikings sont ici impressionnants, mais ne suscitent aucun autre effroi qu’un combat inégal entre fléchettes et masse d’arme de 75 kg. Une fois ce rapport de force constaté, le film perd de son mystère et l’on s’en retourne tristement vers ce héros-seul-contre-tous, pas antipathique, mais bien sage. La fin du film réserve néanmoins quelques surprises et frissons agréables, lors d’une poursuite en montagne, singeant curieusement celle de Cliffhanger. C’est sans conteste la partie la plus réussie.
Réalisateur percutant du remake de Massacre à la tronçonneuse, Marcus Nispel se plante en beauté. Même sans les problèmes apparemment rencontrés lors du tournage et du montage, le film aurait abouti à la même déception. Reste la puissance visuelle de certaines scènes qui, intégrées à un scénario plus audacieux, aurait permis au film d’accéder à l’épique.
Côté Blu-ray, vous pourrez tester la qualité de votre videoprojecteur ou écran haute-définition grâce à l’alternance de décors enneigées et de moments d’obscurité. Il propose aussi des commentaires audio du réalisateur et de l’équipe technique, des scènes coupées, 6 documentaires et des bandes annonces. Une piste DTS HD pour les mieux équipés.