Expériences audiovisuelles
NiN et le cinéma entretiennent des liens étroits. Le grand public connaît leurs morceaux car ils sont souvent choisis pour des musiques de films. On citera Natural Born Killers, le brulôt d’Oliver Stone, basé sur une BO étonnante et éclectique et qui reprend du NiN à plusieurs moments. Reznor compose même un morceau tout spécialement pour le film : Burn. C’est la version instrumentale de Closer qui marquera les esprits puisqu’elle est utilisée pour le générique du célèbre Se7en de David Fincher, film devenu immédiatement culte à l’époque de sa sortie. David Lynch fait appel à Reznor pour composer un morceau d’anthologie (the perfect drug) pour la fin épileptique de son Lost Highway. Les deux auteurs partagent un goût pour le bizarre et le symbolisme cryptique. Mais le plus étrange est la présence d’un sample dans un morceau, un petit bruit bizarre qui dure une seconde et qui vient du film Nekromantik de Jörg Buttgereit, référence s’il en est pour les amateurs de films étranges. Par ailleurs, Trent Reznor a collaboré a beaucoup d’autres projets, dont des musiques pour des jeux vidéo : Doom 3 et Quake. Il a créé sa propre maison de production qui a vu naître notamment Marylin Manson avec le succès que l’on sait.
I want to see everything
Nine Inch Nails est aujourd’hui devenu un groupe de vieux. Malgré un look moins destroy et moins punk, Trent Reznor reste créatif et se renouvelle constamment. Avec Year Zero, il revient en pleine forme, l’album dépeignant un monde à la big brother où tout est enregistré et où les individus sont fichés. Apocalypse social, l’album s’écoute d’une traite, un peu comme un film. Quand on consulte le site officiel de NiN, on voit que Reznor est toujours préoccupé par les nouvelles technologie. Le téléchargement, le partage de fichiers, la vidéo sur le net, le format pdf ou musical, l’universalité du réseau des réseaux est utilisée ici à bon escient, loin des préoccupations pécuniaires de nos artistes français et de leurs intermédiaires lobbyistes. Plutôt que de tenter de mettre l’internaute téléchargeur sous les verrous, Trent Reznor choisit de faire confiance à ses fans. Pour les albums Year Zero et Ghosts, il laisse le choix entre plusieurs possibilités: télécharger gratuitement l’album, télécharger et payer 5$, commander un cd pour 10$, acheter une édition « deluxe » très limitée fournie avec des suppléments à 300$. Aujourd’hui, on trouve même des fichiers avec des titres multipistes. Autant dévoiler le programme source d’un logiciel, et cela à des fins de remix autorisé et encouragé pour tout public. La méthode était presque la même (5$ ou gratuit) pour un album très osé produit avec Saul Williams, rappeur peu connu ici. The inevitable rise and liberation of Niggy Tardust est une petite bombe qui mêle slam, hip-hop et sonorités électro-industriels. Si Trent s’est occupé surtout de la partie musicale, il passe parfois derrière le micro avec cette reprise plus qu’étrange de Bloody Sunday…
Reznor fait encore plus fort avec le dernier album The Slip. Totalement gratuit et distribué sous licence creative common qui permet tout cela :
the slip is licensed under a creative commons attribution non-commercial share alike license. we encourage you to remix it share it with your friends, post it on your blog, play it on your podcast, give it to strangers, etc.
Nine Inch Nails reste malgré tout assez peu connu en France. Il est vrai qu’ils viennent rarement en France pour les concerts. Leur musique reste toujours un peu difficile d’accès et notamment les premiers titres, qui nécessitent des écoutes répétées avant de pouvoir apprécier l’oeuvre dans sa globalité. Plus qu’un simple groupe de rock à fans chevelus, NiN est un univers complexe, une illustration sonore de l’esprit torturé et de la personnalité dérangée de Trent Reznor.
Références
Première photo issue du livre Nine Inch Nails de Tuck Remington, paru aux éditions Omnibus Press
Site officiel : www.nin.com
Site non officiel : nothing.nin.net
News en français : http://ninnewsfr.mihalis.org
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