Teeth, de Mitchell Lichtenstein. Pour l’anecdote, il s’agit bien du fiston à Roy, le fameux pop-artist. On peut d’ailleurs distinguer une certaine parenté dans leur approche faussement consensuelle de la société de consommation. Bref.
Dawn est une jeune fille angélique, qui aime les poneys, les fleurs et sa maman. Après les cours, elle milite au sein d’une association chrétienne contre le sexe hors des liens du mariage. Sa pudibonderie, que raillent assez durement ses camarades de lycée, l’a empêché de découvrir plus tôt une étrange particularité dans son anatomie. Serait-ce lié à l’énorme centrale nucléaire qui avoisine le beau pavillon de banlieue dans lequel elle a toujours vécu ? Mystère. Toujours est-il que que Dawn souffre de vagina dentada, bizarrerie que confirmera à ses dépend le gynécologue chez qui elle finit par se rendre – après avec émasculé par mégarde un prétendant trop assidu.
Une dose de grotesque, une dose de tragicomédie assez fine (bon, faut pas trop pousser non plus, c’est quand même l’histoire d’un vagin bouffe-tout), et pas mal de satyre l’air de rien, qui tape un peu dans tous les coins : l’éducation sexuelle des ados, les maniaques du créationnisme, la censure au cinéma, etc. Puis, aux deux tiers du récit, voilà que Dawn apprend à contrôler ses pulsions, et que sa malédiction s’envisage désormais comme un outil et un atout. L’abominable mutation, de subie à assumée, transforme ce film freaky en manifeste féministe explicite. Inattendu et amusant, c’est un peu Virgin Suicide, en plus drôle et en moins chichiteux.
Site officiel : www.teeth-lefilm.fr
Dans un des recueils « Histoires de sexe et de sang » dans la collection épouvante J’ai Lu, une nouvelle évoque le même sujet.