Après trois visions, le film de Kathryn Bigelow me laisse toujours perplexe, à la manière d’un David Lynch, où l’on croit disposer de toutes les clés, mais le mystère reste finalement entier. La trame se situe aux antipodes des scénarios hollywoodiens. De manière conventionnelle, un personnage principal vit des aventures extraordinaires, résout un drame et ressort grandi de ces expériences. Ici, le « héros » n’évolue pas d’un iota. Tel un Sisyphe en treillis, il exécute son travail indéfiniment.
Démineurs ne ressemble à aucun autre film, et cette audacieuse originalité lui donne presque un statut de film expérimental. Kathryn Bigelow nous jette de force dans cet univers sans crier gare. Pas de générique de début, même pas le titre du film n’apparaît, le quotidien des démineurs n’a pas de début ni de fin.
Le fil rouge est constitué par les personnages et le film fait le portrait de chacun, illustrant leurs émotions et leurs comportements face à des situations de danger extrême et de stress intense. William James est un nouveau venu. Il remplace le chef de Sanbord et Eldridge, décédé dans une opération de déminage. James est un casse-cou qui prend plaisir à braver la mort, ce qui ne l’empêche pas d’être aussi un démineur hors-pair. Ses deux coéquipiers, chargés de le soutenir, n’apprécient guère ses méthodes. Sanborn respecte le règlement à la lettre et Eldrige est terrorisé par la mort de ses compatriotes. Le film est constitué d’une succession chronologique de scènes de déminage avec quelques digressions. Le but ici n’est pas de livrer un discours sur la guerre, ni de donner une opinion sur le conflit irakien, ni même d’illustrer le combat. L’objectif est de faire ressentir le plus précisément possible au spectateur ce que vivent ces trois hommes au quotidien.
Kathryn Bigelow vise à reproduire le réel et malgré des situations de danger mortel, la mise en scène de la guerre n’est jamais spectaculaire, à l’extrême opposé d’Il faut sauver le soldat Ryan ou de La chute du faucon noir. De manière cohérente, nous suivons une petite unité de déminage qui, en théorie, ne fait jamais directement face à l’ennemi. Ils ne donnent pas d’assaut, ils n’ont pas de véhicules sophistiqués. Ce sont des techniciens qui doivent désamorcer des bombes plus ou moins bricolées.
Ce filmage est tout à l’honneur de la réalisatrice, qui se positionne au plus près des personnages. Le cadrage est sans esbroufe mais il s’évertue tout de même à saisir le moindre détail qui puisse rendre la scène réelle. Un chat qui boite en traversant la rue, des quidams à leur fenêtre, une ruelle jonchée de détritus. Cela ne saute pas aux yeux mais tout est fait pour illustrer la vie quotidienne à Bagdad. La mise en scène, souvent en caméra à l’épaule, évoque évidemment le documentaire mais le film reste une fiction avant tout.
Mark Boal, le scénariste, a eu la « chance » de pouvoir être intégré à une unité de déminage en Irak. Certains côtés du film sont donc très documentés tandis que d’autres sont romancés dans un souci d’adaptation. L’explosion du début, filmée au ralenti pour en saisir tous les effets sur l’environnement, a été réalisée au plus proche de la réalité par l’artificier. On peut lire ici un article qui permet de mesurer le degré de réalité de certains éléments et les choix qu’ont fait Mark Boal et Kathryn Bigelow. D’un autre côté, un déminage peut prendre une demi-journée et il sera très difficile de respecter cela au cinéma. C’est pourquoi tous les déminages de Will James ont l’air de durer une demi-heure grand maximum. Démineurs n’est donc ni un documentaire, ni un film d’action. C’est un mutant qui puise dans les deux genres et c’est ce qui le rend si difficile à appréhender. Grâce au travail d’investigation de Mark Boal, tous les détails ont été réfléchis. Cependant ces détails passent par le prisme Bigelow et sa personnalité de réalisatrice. Ainsi tous les détails techniques ne sont pas explicités et sont transformés en sensations. Un type louche qui passe à côté d’un détonateur, des accessoires dont on ne sait pas à quoi ils servent, des gens qui filment les démineurs, du langage militaire (le dispositif de l’homme mort / dead man switch).
La plus belle scène du film, la plus Bigelowienne, est sans doute l’attaque dans le désert. Avec des effets de montage, de musique et d’habiles gros plans, une scène d’action musclée se transforme peu à peu en un duel de snipers au ralenti. Le temps s’allonge progressivement et ceci nous permet de ressentir tout de la situation : la tension, la menace, l’attente, la fatigue, la chaleur.
Enormément d’informations dans le film sont juste « ressenties » mais très peu sont expliquées. C’est ce qui le rend à la fois très réaliste (l’aspect documentaire) et à la fois très vague (film d’action). Dès le début, lorsque le sergent chef meurt car il est trop proche de l’explosion, on voit du sang gicler dans son casque. On comprend bien entendu qu’il meurt mais on ne comprend pas vraiment pourquoi. Dans cet article sur la combinaison de protection des démineurs, on apprend que l’onde de choc est tellement forte près de la bombe qu’elle traverse la matière et réduit les organes internes en purée, notamment les poumons.
Prenant le parti de dresser un portrait viscéral de ces hommes, Kathryn Bigelow s’est astreinte à montrer leur paranoïa nécessaire à leur survie. Celle-ci est due au fossé infranchissable entre la culture américaine et la culture irakienne. Et ce n’est pas qu’une question de langue. Les uns et les autres ne se comprennent tout simplement pas, même avec des gestes ou des attitudes. La réalisatrice parvient très bien à rendre cette atmosphère de doute dès lors qu’il y a un contact avec la population locale. N’importe qui : homme, femme et enfant peut être un insurgé, un terroriste, un poseur de bombe artisanale ou un kamikaze. Comme les soldats ne savent rien d’eux, ils sont suspects par défaut. Lorsque un véhicule arrive en trombe sur un lieu où l’unité intervient, James est engoncé dans sa tenue de démineur, le faisant ressembler a un cosmonaute. Il ne trouve rien d’autre que de braquer le conducteur avec son pistolet. La voiture s’arrête en pilant, le conducteur ne sait pas quoi faire. Les deux hommes se regardent attentivement, comme lors d’un duel dans un western. L’image est surréaliste : d’un côté, on a un scaphandrier armé et de l’autre un pauvre irakien dans une voiture un peu pourrie. Si on se place du côté de James, on se demande pourquoi cet homme roulait si vite (tradition, urgence, état d’ébriété ou réelle menace?!). Si on se place du côté de l’irakien, on imagine facilement être pétrifié à la vue de ce cosmonaute qui tient une arme au coin d’une rue. L’ambiguïté est totale et bilatérale.
Deux scènes se détachent de l’oeuvre : celle où James croit reconnaitre le cadavre d’un adolescent avec qui il s’était lié d’amitié. Il se met en tête de retrouver qui a fait ça. Il revêt des habits civils, extorque des informations à un irakien qui a accès à la base américaine. L’autre scène se situe vers la fin. James embarque ses collègues pour mener une guérilla dans les ruelles afin de retrouver un hypothétique poseur de bombe. Dans les deux cas, ces scènes d’action classiques (vengeance, traque, assaut) se soldent par un échec cuisant. Dans le premier cas, James est chassé par la maîtresse de maison à coups de poêle. Dans l’autre, l’expédition punitive se termine avec un blessé. Ces deux scènes montrent que James n’est bon à rien en dehors de son domaine. Il est strictement limité à ses méthodes de déminage. Si James avait eu un quelconque succès, il aurait trouvé un sens à la guerre, à son rôle sur terre, à son quotidien intenable. Mais il n’en est rien. C’est aussi un refus de la réalisatrice de faire de la guerre un film d’action, quitte à frustrer les amateurs.
Le film s’est bien sûr attiré les foudres de certains militaires qui ne le considèrent pas comme reflétant la réalité du quotidien en Irak. Mais était-ce bien le but ? Le destin des trois hommes est exposé ici mais personne n’a dit qu’il fallait prendre leur cas pour une généralité. Et c’est sans doute le personnage de Will qui gêne. Son addiction à l’adrénaline en fait un pervers qui ne trouve du plaisir et une raison de vivre que dans des situations extrêmes. On peut le comprendre en quelque sorte dans la scène où il se rend au supermarché. Nous avons là un violent contraste, entre les rues ensablées de l’Irak sous un soleil de plomb et ce rayon où s’étalent des mètres linéaires de céréales sous un éclairage au néon.
James n’est pourtant pas addict à la guerre, mais simplement à la tension provoquée par le désamorçage où il risque sa vie à chaque instant. En un tour de force, Kathryn Bigelow a su rendre sympathique ce personnage dont la psychologie est difficile à accepter. A la limite, il se moque de sa femme ou de son enfant. Tout ce qu’il souhaite dans la vie, c’est retrouver cette sensation de vertige, de se sentir vivant face à la mort.
– tu sais pourquoi je suis comme ça ?
– Non
– Moi non plus, je sais pas.
L’addiction à l’adrénaline est au centre de l’oeuvre de Kathryn Bigelow. Que ce soit Bodhi et son attrait pour les vagues géantes dans Point break, Lenny Nero et ses drogues de réalité virtuelle dans Strange Days ou même les vampires, dépendants au sang et aux actes de violence dans Aux frontière de l’aube.
Le titre original, The Hurt Locker, appartient au jargon militaire. Texto, il signifie le « casier des souffrances » et pourrait se traduire par « le merdier ». Cela peut symboliser une opération de déminage, ou bien la situation en Irak où le quotidien est fait de souffrances.
Bien vu. La maîtrise technique et l’absence d’empathie de Kathy pour ses personnages faisant parfaitement écho au rapport de James à la guerre. Grande cohérence fond forme, quoi, pour un film qui laisse froid et sec, mais qui continue à faire des trous dans la tête.
Et c’est assez courageux, en fait, de faire un film siphonné de sentiment, vide de toute interaction humaine. Un récit de sociopathe sur le rapport aux objets, aux systèmes, à la technique. La fin du récit est incroyablement amorale et va totalement à rebours du schéma à la Spielberg, m
Quel article ! Mes mots seront bien minces à côté, mais je dois dire que le seul élément qui m’a saoulé (et vraiment saoulé, au point de ne pas aimer le film) c’est cette avalanche de zooms/dézooms absolument pas maitrisés qui témoignent d’un abandon quasi complet du cadrage. On fait péter le zoom pendant deux heures et on veut donner l’impression que ce quotidien irakien est un tremblement de terre continuel… indigeste pour moi. On confond souvent le principe de la caméra à l’épaule qui surveille tout comme un docu et la vraie recherche de cadrages. Tsukamoto aurait pu en faire un bon film. Mais j’adore la première scène lorsque les ralentis trouvent une certaine grâce. Cet élan d’inspiration visuelle disparait très vite et on a le droit de bien se faire chier pendant deux heures. J’ai presque toujours adoré les films de cette réalisatrice, mais là c’est franchement pas le top.
Absolument pas d’accord. Je regarderai au cours d’une 4ème vision mais de mémoire, les zooms/dézooms sont utilisés comme il faut. Ils représentent en fait le regard des militaires sur leur environnement. Regard sans cesse en mouvement, en train de traquer des mouvements suspects, de vérifier tous les coins de rue. Ils sont menacés donc cela traduit leur nervosité.
Toutes les scènes qui ne sont pas des moments de tension permanente sont cadrées en accord avec l’atmosphère du moment. La scène de snipers dans le désert : des plans fixes, des gros plans, de plus en plus longs.
L’objectif était vraiment d’être au plus près des soldats. Donc je vois mal comment cadrer autrement une scène où la rue et les passants sont des menaces potentielles et où on peut passer de vie à trépas en une seconde.
haha Jérome ! Il y a toujours des alternatives de réalisation voyons ! ^^
Et tu sais, les choix ont beau être justifiés, on est pas obligés de trouver ça digeste ^^
😉
mais de toute façon tu sais bien ce que j’aime en film de guerre… WARRIORS de Kosminsky c’est mon univers… j’espère pouvoir m’essayer à un drame comme celui-ci un jour… après pour l’histoire des zooms… bah c’est une histoire de sensibilité de l’oeil quoi… il y a des yeux qui ne sont pas fatigués par ça, d’autres si… j’aime bien les montages frénétiques quand je les trouve bien sentis, mais l’avalanche de zooms/dézooms c’est quelque chose qui est très souvent trop utilisé maintenant car ça libère d’une certaine pression d’imagination… il suffit de regarder JASON BOURNE 1, 2 et 3… plus on va vers le 3, plus cet outil est abusé… pour moi ça sonne comme un abandon du cadrage, pour d’autres ça sonne comme un choix assumé… on est tous différents devant un film quoi.
Et en même temps j’ai toujours pensé qu’il y a des « règles » qui définissent les bons films… pour 2001 par exemple… j’ai du mal à trouver crédibles les critiques négatives… après ça veut pas dire qu’on est obligé d’aimer… mais on doit reconnaitre le chef-d’oeuvre, même si on n’aime pas… c’est compliqué… mais DEMINEURS je sais pas… je suis pas sûr de pouvoir dire que j’aime pas tout en disant que c’est un bon film…
Ces zooms/dézooms sont indigestes ? C’est justement le but. Balader la caméra en imitant le regard du soldat paranoïaque et paniqué, c’est sûr que c’est pas agréable pour le spectateur. Mais c’est vraiment l’objectif du film, être au plus près des personnages et surtout de leurs sensations. Démineurs va à l’encontre de ce qui fait plaisir au spectateur habitué au film de guerre.
Dans Jason Bourne, la caméra baladeuse est en partie justifié par le style « pris sur le vif ». Mais la justification ne va pas plus loin et effectivement, la caméra est de plus en plus secouée au fur et à mesure que l’on avance dans la trilogie. Au final, trop c’est trop et ça ne veut plus rien dire.
Pour moi les deux ne sont pas comparables.
Il y a des alternatives de réalisation mais ça ne veut rien dire. Le sujet du film aurait pu être traité par Brunot Dumont qui aurait fait du contemplatif sur le désert sans aucune caméra qui bouge, ou par Zack Snyder qui nous aurait fait du ralenti pendant la douche des soldats.
Je ne t’oblige pas à aimer le film. Mais je souhaite te persuader de reconnaitre sa cohérence, son intégrité et ses idées couillues sur le fond ou la forme, qui en font un film très inventif et osé.
ah oui ça je suis convaincu, t’as les arguments pour… il est vrai que tout cela est cohérent. bon ça veut pas dire que je trouve cette cohérence suffisante pour donner plus de solidité au film. mais le style choisi a sa justification. le truc c’est que j’ai jamais été fan des justifications, des analyses qui démontrent la « solidité » d’un film. David Lynch par exemple, il dit qu’il fait beaucoup de choses à l’instinct, et il s’étonne de voir les gens justifier tous ses cadrages. en fait ça le dépasse, il ne « pense » pas tout dans ses oeuvres. je veux en venir au fait que tous ces « zooms/dézooms » dans Démineurs (il y en a vraiment énormément pendant 2h) ne sont pas forcément le fruit d’un parti pris de base très solide. les cadreurs ne donnent pas trop dans la subtilité, donc il est tout à fait possible que le film ne soit pas réellement maitrisé, ce qui évidemment peut être un parti pris aussi… et comme tu dis, le but n’est peut-être pas d’offrir un film agréable visuellement… mais si encore c’était un style de réalisation inédit, original… on prendrait vraiment plaisir à le découvrir. mais aujourd’hui tout le monde fait ça, sans chercher à comprendre ce que ça veut dire… alors en partant de là, oui ok, l’équipe de Démineurs a compris, elle. un peu trop tard, non? on a déjà été tellement gavé par ce style… et j’en profite pour redire, avec passion, que le filmage énergique et le montage excité, je peux aimer, je peux adorer même, d’ailleurs j’adore expérimenter ce genre de choses. Il se pourrait juste que mes yeux soient allergiques à une grosse quantité de zooms. vas savoir pourquoi… le problème serait-il biologique ? haha.. c’est quand même énorme cette discussion sur les zooms ^^
j’ai un vrai problème entant que spectateur… au début dans l’intro on a une explosion juste incroyable, presque du jamais vu… un truc filmé à 50 000 i/s, c’est improbable, et le résultat est sidérant. il y a donc une « accroche stylistique » si on veut… enfin je le ressens comme ça… pourquoi donc on abandonne ça après ? il n’y a aucune explosion, aucune scène d’ailleurs, qui a la puissance de l’intro… tu vas me dire qu’on est pas obligé de faire un film entier comme une intro, ok.. mais quand même, le reste du film parait tellement banal à côté de ce morceau de bravoure………….. !!! ^^
rahlala quand je pense à tous ces gens qui téléchargent le film, qui l’adorent, et à moi qui l’ai acheté et qui n’est pas content… hahaha ça n’a rien à voir mais ça me fait marrer.
Oui tu dois avoir un problème d’allergie 🙂
Je pense que tu n’a pas envie de voir ce film. Vu tout ce que tu dis, tu aurais voulu voir un tout autre film avec des choix de réalisation différents. Les choix qui ont été faits dépendent de la personnalité de la réalisatrice. Elle a fixé comme objectif de faire de la caméra un témoin, comme un soldat supplémentaire dans l’équipe. J’affirme juste que le film est une réussite car il est cohérent par rapport son objectif et qu’il apporte des idées jamais vues ailleurs.
Je pense qu’on aurait pu faire d’autres choix mais alors l’objectif n’aurait pas été le même.
Pour l’explosion de l’intro, oui elle est vue au ralenti pour montrer l’impact d’une explosion sur l’environnement. C’est impressionnant mais je pense qu’une fois, ça suffit. On a compris ensuite ce qu’est une onde de choc. L’effet est quand même utilisé plus tard pour montrer l’éjection d’une douille. Ca me paraît plus gratuit ici même si ça s’inscrit dans le ralentissement du temps lors de cette scène.
hum… oui cette onde de choc du début montre bien que le visuel est plus important pour moi que le fond (en tout cas pour ce film), puisque j’en redemande encore et encore… le film a beau trouver un fond, son socle, des justifications, finalement je le trouve trop résumé. Il se contente souvent d’évoquer quelque chose, un ressenti, une action, puis passe très vite à autre chose, à la manière de la scène de pétage de plomb dans la douche. Cette scène est trop courte pour moi. je la voulais plus longue, plus jusqu’au-boutiste, moins zoomée/dézoomée…
au final je vois bien que je regarde les films entant que réalisateur borné sur ses « convictions ». Peut-être une influence de Tsui Hark, sans me comparer évidemment. Ce mec « refuse » le style de certains réalisateurs, là j’en fais autant finalement. Un putain d’intégriste, voilà ce que je suis… arf…
Vas défendre Valhalla Rising Jérome ! L’article de cinétrange est trop court et trop sévère ! moi j’ai déjà commencé ! ^^ Sauvons Valhalla Rising !