Karan est le fils d’un riche homme d’affaires. Comme le père est trop occupé à faire des réunions, il ne peut pas accompagner son fils en week-end. Ce dernier se venge alors en en abîmant la voiture de sport préférée de papa. Vivant dans un palace, Karan s’ennuie et regrette sa mère disparue. Il passe alors son temps à faire des sports extrêmes afin d’entretenir son physique d’athlète, sa barbe de trois jours et ses biceps hypertrophiés. Lors d’une course de cross VTT, il rencontre Sana et c’est le coup de foudre instantané. La belle va tout de même se faire désirer obligeant Karan à la courtiser longuement. Alors qu’elle cherche une glace à la fraise, Sana meurt, renversée par un bus. Karan contacte alors son oncle, éminent savant fou, et lui emprunte sa machine à voyager dans le temps. Contraints à voyager à Mumbaï en 2050, Karan va devoir reconquérir le coeur de Sana, réincarnée en Zeisha, superstar de pop.
La première partie est classique de la bluette bollywoodienne et exploite à fond le cadre touristique australien afin de faire de chaque plan une véritable carte postale. La science-fiction indienne s’inspire (entendez pompe sans vergogne) de nombreux films occidentaux. Mais le copié-collé est tellement naïf qu’il en devient charmant et kitsch. Ainsi l’oncle Ya de Karan est un scientifique qui a les mêmes cheveux gris et la même diction que le Doc de Retour vers le futur.
On retrouve un peu de Z6PO de Star Wars dans le robot Q.T. sauf qu’au lieu d’être une espèce de majordome en or brillant, il s’agit d’un robot femelle violet avec queue de cheval artificielle et gloss sur les lèvres.
On retrouve aussi pas mal de 5ème élément pour la dépiction d’un univers urbain avec voitures volantes et immeubles illuminés (et par la même occasion du Blade Runner, bien entendu). De même, Zeisha arbore des cheveux d’un rouge/orange rappelant la coupe de Leeloo. Le plus étonnant est sans doute cette espèce de nounours rose avec houpette bleue du plus mauvais goût qui est le confident de l’héroïne et le personnage le plus agaçant qui ait jamais existé. Heureusement, il se prend des vitres et des coups de pied. Sur la forme, il ressemble à un jouet de notre époque ou un animatronique de piètre qualité. Quand le nounours tente de faire ami-ami avec la robote citée plus haut, on atteint le pic du ridicule. Ou presque. Car Zeisha et Karan s’opposent dans un jeu vidéo « live » où il faut revêtir une combinaison qui rappelle celle de Jacque Villeret dans la soupe aux choux!
Les effets spéciaux, même s’ils sont en déça de ce que savent faire les américains, restent de bonne tenue et illustrent bien l’univers aux couleurs criardes. Les chansons sont assez passe-partout, tout comme les chorégraphies. Seul Karan se déhanche comme un Michael Jackson indien apprenant la tektonik et possède une garde-robe avec des t-shirts plus que voyants. Une chanson se démarque du reste car elle se déroule dans une boîte de nuit avec un décor hallucinant de science-fiction cyberpunk et montre un Karan avec look étrange (sa combi en cuir a dû passer dans un broyeur) et accompagné de robots dansants. Le tout est très cocasse.
Qu’on se le dise, le futur en Inde est définitivement mauve. Brassant de nombreuses influences hétéroclites, Love Story 2050 est non seulement un film romantique standard mais une authentique curiosité d’un genre peu abordé habituellement dans la culture cinématographique indienne.
Dvd import (sous-titres anglais et français) disponible chez Bollywood Univers
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