Encore un film de croco ! Oui mais attendez ! Celui-ci est particulièrement réussi. Malgré un petit budget, les réalisateurs australiens sont parvenus à leur unique objectif : nous faire flipper. A mi-chemin entre Open Water et Alien (qui a droit à un clin d’œil au début du film), le film joue à fond la carte de la suggestion.
Les raisons de cette réussite sont évidentes : le script est malin, sans temps mort et assez court pour rester efficace. On pense évidemment à la méthode Ridley Scott et son fameux Alien. Il ne montre pas beaucoup la bête mais quand celle-ci surgit, la décharge d’adrénaline est garantie. De plus, les auteurs connaissent bien les codes de l’alligator-movie. Quand on sent que ça va faire peur, il ne se passe rien ! Inversement quand il n’y a aucune tension, c’est généralement là que le monstre agite sa gueule. L’équipe à l’origine du film a aussi bien compris que les bestioles en image de synthèse n’étaient pas crédibles malgré les progrès techniques. Les australiens ont donc trouvé quelques trucs et astuces, simples mais réussis, pour mettre crocodile et acteurs au sein d’un même plan.
Les acteurs pourraient être vos potes ou vous-mêmes. Ce ne sont pas des coquilles vides et même si leur exposition est très limitée (une fille, sa sœur, son mec, prêts s’échapper dans la cambrousse pour le week-end), ils incarnent leurs personnages de façon réaliste.
Pour finir, il y a l’environnement très particulier : une mangrove, c’est-à-dire un marais avec un mètre d’eau et un dédale d’arbres à moitié immergés. Les eaux sont saumâtres et boueuses et la plupart du temps, c’est un miroir qui ne laisse rien entrevoir de ce qui se cache en dessous.
Black Water reste un petit film peu ambitieux, qui parvient à foutre les pétoches avec le concept usé jusqu’à la corde des fameuses dents de la mer. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à un film d’exploitation avec du gore, de l’horreur et du « splatter » à chaque coin de marais. Le film est avant tout une question d’atmosphère pour laquelle il est nécessaire d’avoir un brin de naïveté. Il faut également accepter le concept minimaliste : trois personnes perchées sur un arbre, avec un crocodile vorace un brin intelligent.
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