La fille du 14 juillet


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La comédie est un genre que l’on aime bien en France, que l’on produit en masse et qui sert souvent de véhicule à des comiques issus de la télé. La fille du 14 juillet se démarque du tout-venant grâce à son esprit libre, voire libertaire. Il est difficile de décrire l’esprit du film, quelque part entre le comique absurde des Monty Python (mais à la française!) et les personnages attachants d’un Maine Océan de Jacques Rozier.

Truquette et Charlotte sont deux jeunes parisiennes. Voilà que vient l’été et elles décident de partir en vacances dans le sud, à la plage, avec Hector, Pator et Bertier, le frère de Charlotte. Mais en chemin, c’est la panne. Bertier en profite pour partir en douce et draguer Truquette sur la plage, grâce à son manuel de séduction. Problème : Truquette et Hector sont amoureux.

La narration fonctionne comme une fugue, et l’on ne sait jamais ce qui va attendre les protagonistes. La plupart du temps, ils tombent sur des personnages loufoques, comme le professeur Placenta, qui pratique illégalement l’exercice de la médecine et qui change de vie en emmenant une poulette dans sa décapotable. Le principe est que le comique doit être partout et tout le temps, dans la dynamique d’une scène mais aussi dans les plans, ou juste dans les accessoires. Ainsi, le film suit bien un fil rouge (Pator doit retrouver Truquette kidnappée par Bertier) mais ce ne sera le cas qu’après d’énormes digressions. Ils vont rencontrer un nombre impressionnants d’obstacles : des voleurs déguisés en policier, des hippies et un garde chasse très zélé, des psychopathes dans une fête foraine, un séducteur qui bosse dans la communication…

Tout ne fonctionne pas tout le temps. Il y a une telle variété de formes d’humour, que l’on ne peut pas être sensible à tout. A certains moments, c’est du théâtre de boulevard, à d’autres on se moque gentiment du film d’auteur (Godard). Parfois, c’est de l’expérimental, parfois, on ne comprend pas si on n’a pas les clés. Mais c’est pas grave. Le réalisateur Antonin Peretjatko ose des choses, emprunte des chemins de traverse, dit merde aux règles du Cinémaaaa. En réponse à la crise et aux problèmes que les médias nous assènent tous les jours, le réalisateur a semble-t-il voulu répondre avec un road movie joyeux, léger, un peu hippie et je m’enfoutiste sur les bords.  La fille du 14 juillet emporte tout dans son passage et il est difficile de résister à l’ouragan. Totalement burlesque, le film se pare aussi d’une bande originale éclectique et pointue (freejazz, classique, fanfare, ennio morricone et reprises incongrues). Les acteurs sont juste parfaits et l’on retrouve cette bonne trogne de Vincent Macaigne (ici avec une dégaine de Sébastien Tellier), véritable gage de qualité. On ne regrette qu’une seule chose : que le film ne soit pas deux fois plus long !

Le film est édité par Shellac et disponible en dvd dans toutes les bonne crèmeries.

Bande-annonce :

Entretien avec le réalisateur :


A propos de Jérôme

toute-puissance mégalomaniaque, oeil de Sauron, assoiffé de pouvoir et d’argent, Jérôme est le father de big brother, unique et multiple à la fois, indivisible et multitude, doué d’ubiquité. Il contrôle Cinétrange, en manipulant l’âme des rédacteurs comme des marionnettes de chiffons. Passionné de guerre, il collectionne les fusils mitrailleurs. Le famas français occupe une place d’exception dans son coeur. C’est aussi un père aimant et un scientifique spécialisé dans les nouvelles technologies de l’information. Pour faire tout cela, il a huit doppel gangers, dont deux maléfiques. Il habite au centre du monde, c’est-à-dire près de Colmar.

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